Inauguré en mars dernier à l'initiative d'un groupe de poètes et d'intellectuels de la wilaya de Bouira, le café littéraire n'a pas eu le succès escompté et est resté boudé par les médias locaux. Néanmoins, il témoigne d'une volonté sincère d'aller de l'avant et d'imposer les vertus du verbe et des belles lettres à la société de Bouira. Ainsi, et après avoir reçu le mois dernier la journaliste présentatrice TV, écrivaine et poétesse Ghania Sid Athmane, le week-end passé a permis au café littéraire de faire connaître Rabia Djelti aux habitants de Bouira, venus en nombre pour partager son expérience de l'écriture et de l'édition. Poétesse, écrivaine et traductrice, Rabia Djelti alterne entre son poste de maître de conférences à l'université d'Oran et son rôle d'auteur à succès en langue arabe grâce auquel elle est devenue en quelques années l'ambassadrice de l'Algérie dans le monde. La rencontre a débuté par la lecture de textes variés dans les langues arabe, française et amazighe toute en louanges et en remerciements envers celle qui a accepté d'honorer la modeste et non moins gratifiante entreprise de ce groupe de poètes et écrivains de la région, réunis pour la gloire et la promotion des belles lettres. L'invitée du jour n'a d'ailleurs pas omis de remercier une telle initiative, notamment eu égard à la perte de repères littéraires et de réflexes de lecture dans la société algérienne ; «le cerveau dans notre société est très peu rentabilisé, les jeunes ne lisent que rarement et le livre perd de plus en plus de sa valeur alors qu'il n'existe pas plus beau cadeau pour l'humanité que l'instruction et le savoir», dira-t-elle. La rencontre a, par la suite, tourné autour de l'expérience professionnelle de cette dame qui a réussi le pari d'exporter son talent outre-continent et qui a reçu nombre de prix et de distinctions dans le monde arabe et occidental. Un échange qui a également porté sur le parcours artistique de l'auteure qui ne ménage aucune tournure pour exprimer son vécu riche de femme accomplie et épanouie, chantant la gloire de la matriarche, les revers de l'amour ou encore la patrie chérie avec ses tourments passés et actuels. Rabia Djelti, dont certains textes ont été traduits par les grandes plumes algériennes comme Rachid Boudjedra, d'un ton soutenu mais néanmoins modeste, a achevé d'envoûter ses hôtes par le récit de quelques extraits de ses ouvrages dont Le sommet et Comment ça va ? Elle a également parlé de son travail de traductrice, notamment à travers le roman du Témoin du défunt Djamel Amrani qu'elle a qualifié d'émouvant et d'extrêmement touchant. Enfin, et comme Rabia Djelti n'est autre que l'épouse de l'illustre Amin Zaoui, l'occasion était aux louanges de l'auteur à succès et également au compagnon de route, ami, amour et frère, que l'invitée du café littéraire n'a pas manqué de citer et de louer.