L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) s'inquiète sérieusement de la baisse continuelle des prix des médicaments et plaide ainsi pour un tarif de référence stable. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Le prix du médicament et le tarif de référence servant de base au remboursement du médicament par les caisses de Sécurité sociale préoccupent les opérateurs de la pharmacie. La baisse continuelle des prix des médicaments suscite beaucoup d'inquiétude chez eux. Elle constitue pour l'Unop «une menace latente» pour la viabilité des investissements pharmaceutiques. Une baisse qui, paradoxalement, intervient suite aux investissements des producteurs locaux qui ont permis de mettre sur le marché des produits génériques efficaces à des prix beaucoup plus bas que ceux proposés auparavant par les laboratoires étrangers. Cette spirale risque ainsi de remettre en cause l'existence des investisseurs, précise-t-on. Conséquence : le marché du médicament redeviendra dominé par les fournisseurs étrangers et à des prix qui repartiraient alors à la hausse. Même constat pour le tarif de référence. L'Unop se plaint des changements intempestifs opérés plusieurs fois dans l'année pour un même produit. Un système qu'elle qualifie d'«injuste» puisque cette contrainte du prix ne vaut que pour les produits fabriqués localement. «Les fournisseurs étrangers négocient leurs prix à l'enregistrement du médicament. En plus, ils ne sont pas soumis à la contrainte du risque de change puisque leur prix est formulé en devises», explique-t-on. L'Unop plaide ainsi pour un tarif de référence «stable» et «figé» sur une durée minimale de cinq années. Cela permettra une «meilleure visibilité» aux producteurs et aux investisseurs dans ce secteur. Les producteurs nationaux estiment, en outre, que le produit pharmaceutique local est pénalisé également par le fait que son prix soit fixé en plusieurs étapes indépendantes. Le prix du médicament est, d'abord, fixé au moment de son enregistrement, puis lors de la décision des modalités de son remboursement par les caisses de Sécurité sociale. Une durée de 18 mois peut s'écouler entre les deux décisions. Cette longue attente constitue pour les producteurs un poids financier lourd. Eux qui sont tenus pendant ce temps, de lancer la fabrication et de déposer les échantillons de ses produits auprès des autorités concernées. Pour l'Unop, les deux administrations concernées, celle chargée de l'enregistrement (relevant du ministère de la Santé) et celle chargée du remboursement (relevant du ministère du Travail et de la Sécurité sociale) doivent impérativement coordonner leurs actions pour «une décision simultanée sur les deux volets».