Les garçons quittent l'école plus tôt que les filles. La déperdition scolaire les touche plus que les filles dans les paliers du primaire et du moyen. C'est au niveau du collège que beaucoup d'entre eux décrochent pour se retrouver en dehors du système éducatif de manière prématurée. La ministre de l'Education affirme qu'une réflexion est en cours pour tenter d'apporter des solutions. Nawal Imès- Alger (Le Soir) S'il y a autant de filles que de garçons dans les écoles, le taux de réussite n'est pas le même pour les deux sexes. La ministre de l'Education affirmait au Sénat jeudi que le taux de scolarisation des garçons est actuellement de 98,92% contre 98,04% pour les filles scolarisées ajoutant que les efforts consentis pour améliorer le taux de scolarisation des filles, le taux de 100% espéré n'est toujours pas atteint, notamment dans certaines régions du pays et ce, pour des raisons sociales, culturelles ou économiques. Pourtant, l'examen des résultats des filles et des garçons relève que ces derniers ont plus de difficultés à aller au bout du cycle obligatoire. Selon Nouria Benghebrit, la déperdition scolaire, durant l'année 2013-2014, a touché 1,67% de garçons au cycle primaire et 11,86% au cycle moyen contre 1,43 % chez les filles au primaire et 7,22% au moyen. En 2005, le secteur de l'éducation nationale avait enregistré un taux de déperdition scolaire un peu plus élevé estimé à 2,77% chez les garçons au cycle primaire et de 15,44% au cycle moyen. En dépit de ce recul, la ministre de l'Education a affirmé devant les sénateurs qu'il suscitait «de nombreuses préoccupations» ajoutant que l'avancement des filles dans leur scolarité faisait la différence au niveau du cycle secondaire, non pas que leur nombre soit supérieur à celui des garçons, mais la principale raison demeure la déperdition scolaire qui touche les garçons aux cycles primaire et moyen. Nouria Benghebrit explique cette situation par plusieurs facteurs qui poussent les garçons à déserter les écoles plus tôt citant la discipline dont font preuve les filles qui assistent de manière assidue aux cours car, estime-t-elle, la réussite constitue pour les filles «le seul moyen de s'affirmer au plan social» et que du fait que ces dernières passent beaucoup plus de temps à la maison, elles sont plus enclines à apprendre leurs leçons et faire leurs devoirs. Comment faire pour que les garçons ne quittent plus les bancs de l'école ? Benghebrit affirme que le secteur de l'éducation médite sur les solutions pour inciter les garçons à prendre leurs études au sérieux en mettant l'accent sur la nécessité d'accorder une plus grande importance à la formation des enseignants et des inspecteurs, notamment dans le cycle obligatoire. Le secteur mise également sur la recherche scientifique à travers la révision des statuts de l'Institut national de recherches en éducation, du mode d'évaluation des élèves, de la nature des examens nationaux et du système d'orientation en revalorisant le travail des conseillers à l'orientation.