Pourquoi le prix de la pomme de terre a subitement flambé ? Est-ce un problème d'indisponibilité du tubercule ou y a-t-il d'autres facteurs qui interfèrent ? L'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILV) dont la mission est d'approvisionner le marché pour stabiliser les prix, refuse d'être pointé du doigt. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Au vu de son prix qui a atteint les 100 dinars le kilo, on penserait que la pomme de terre est un produit rare. Pourtant, point de manque de ce produit sur le marché. Comment justifie-t-on cette flambée ? Avec une production nationale de 44 millions de quintaux pour la campagne 2013-2014, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural estime que cette quantité est largement suffisante pour couvrir les 40 millions de quintaux du besoin national. L'argument de la période de soudure pour cette production est également exclu. Selon l'Office national interprofessionnel des légumes et viandes (ONILV), les quantités de pomme de terre stockées sont suffisantes pour couvrir la période de soudure qui coïncide avec le mois d'octobre. Le recours à la pomme de terre des chambres froides a d'ailleurs commencé depuis mi-septembre. L'ONILV a ainsi procédé au déstockage de 60 000 tonnes sans pour autant pouvoir stabiliser les prix. Réfutant toute accusation, l'ONILV assure que le tubercule est suffisamment disponible. Selon son président Benallal, l'Office a assuré sa mission d'approvisionnement et de régulation. «Nous sommes en train de combler cette période de soudure en déstockant en quantité suffisante la pomme de terre. 60 000 tonnes ont été déstockées à ce jour pour un programme tracé de 100 000 tonnes. Nous sommes à la troisième étape de déstockage et le marché de gros est suffisamment approvisionné», a-t-il encore précisé. Pourquoi le prix de la pomme de terre est inaccessible si le problème de l'offre et la demande ne se pose pas ? Et au président de l'ONILV d'ajouter : «La mission de l'Office s'arrête au marché de gros au niveau duquel il assure la disponibilité». D'ailleurs, poursuit-il, «le prix de la pomme de terre congelée aux marchés de gros oscille entre 38 à 44 dinars le kilo. La pomme de terre fraîche est proposée entre 50 à 60 dinars le kilo». Un prix dont le consommateur est loin d'en profiter. «Qui bénéficie de cette différence ?», s'interroge Benallal. La question reste posée au moment où certains accusent les spéculateurs.