Le d�veloppement local dans ses diff�rents segments est pass� en revue au cours de la visite d'inspection effectu�e, mardi 14 d�cembre, par le wali de Tizi-Ouzou, M. Hocine Ouaddah, dans la da�ra de Larba� Nath-Irathen. Un �tat des lieux diagnostiqu� en pr�sence des �lus locaux, des repr�sentants des comit�s de village et du mouvement associatif, au cours de la s�ance de travail qui a eu lieu au lyc�e Illouli, durant tout l'apr�s-midi, jusqu'en d�but de soir�e. Une nouvelle politique bas�e sur l'implication directe des populations, souvent occult�es et non �cout�es ou faisant fi de leurs pr�occupations quotidiennes, souvent � l'origine de conflits ou de rapports tendus entre l'administration et les citoyens, est, semble-t-il, prise s�rieusement comme un nouvel acte et un nouveau mode de gestion et de communication entre les deux parties. Cette visite augure, on ne peut mieux, d'une nouvelle �re dans la prise en charge des inqui�tudes et des dol�ances des populations, � commencer par lever les barri�res qui existent jusque-l�. La tourn�e du wali � travers les trois communes de la da�ra — le chef-lieu de la da�ra, Irdjen et A�t Aggouacha — a permis aux citoyens, apparemment des vrais repr�sentants des villages, bien que certains comit�s n'�taient pas pr�sents, en raison, semble-t- il, de l'absence d'information relative � cette visite, d'�taler d'une mani�re exhaustive et sans ambages leurs dol�ances, de critiquer et de d�noncer la gestion des �lus locaux pour certains et pour d'autres d'encourager et de soutenir les actions r�alis�es pour les municipalit�s. Jeunesse et loisirs, travaux publics, logement, emploi et investissement, assainissement et r�seau AEP, environnement et endettement et subventions des municipalit�s �taient les pr�occupations centrales mises en exergue lors des interventions. La commune de Larba� Nath- Irathen qui, visiblement, attire l'attention du wali et de son ex�cutif compos� des directeurs de wilaya — ils �taient presque tous l� — a polaris� tous les d�bats et les suggestions. Apr�s une lecture du chef de da�ra sur la situation g�n�rale, le maire de la ville a sollicit� le wali pour l'octroi d'une subvention exceptionnelle pour le r�glement des factures impay�es. Cette municipalit�, dont le pr�l�vement estim� � 10 % des recettes globales de fonctionnement ne peut, aux yeux de l'ex�cutif communal, r�pondre aux attentes des populations, �tait oblig�e de contracter des engagements au-del� de son budget pour r�aliser certaines t�ches "conjoncturelles" sur tout ce qui a attrait � la r�fection des �coles, les am�nagements urbains, l'�clairage public, le bitumage des axes routiers et bien d'autres op�rations financ�es dans le cadre des PCD, PSD et PSRE, qui ont engendr� des d�passements en mati�re de paiement des factures. Le m�me probl�me a �t� soulev� d'une mani�re aigu� par le P/APC de la commune d'Irdjen, tr�s accabl� au d�part par quelques citoyens de cette localit� l'accusant de "bradage des deniers publics". Le premier responsable de l'administration locale (DAL) a vite �lucid� la question rappelant que les dettes contract�es par les communes, arr�t�es en 2002, ont �t� toutes prises en charge. S'il y a probl�me dans la tr�sorerie, ce dernier n'a aucun lien avec le d�bit d'office qui, lui, n'a �t� fait pour la premi�re fois qu'en 1989. Le DAL, sans m�cher ses mots, a parl� de "d�tournement des dettes". Le wali, quant � lui, rappelle que "le probl�me d'endettement est clos" et affirme que "malgr� l'op�ration de d�sendettement, la troisi�me du genre lanc�e par la wilaya, certaines communes continuent d'agir de la m�me mani�re". "Ce sont des actes irresponsables qui rel�veraient d'une mauvaise gestion", ass�ne-t- il, avant d'instruire les services de l'Inspection g�n�rale de diligenter des enqu�tes � travers les communes. L'habitat, dans toutes ses variantes, a �t� le point nodal de cette visite. La formule LSP qui tend � se vulgariser, le social et l'habitat rural, figurent parmi les options � encourager, en vue de r�sorber la question du logement qui figure parmi les nouvelles pr�occupations dans cette localit� au relief accident� et montagneux et par excellence rural. Les programmes de r�alisation accusent des retards aussi bien dans le lancement que dans les livraisons. Plusieurs chantiers sont � l'arr�t, inscrits pour la majorit� en 1998, 2000 et 2001 ; en d�pit de la demande de plus en plus forte, le nombre de projets demeure insignifiant. Cinq programmes dans le cadre de la formule LSP sont en cours de r�alisation dans les trois communes de la da�ra, soit un total de 280 logements. Le logement social, est, quant � lui, jet� aux calendes grecques. Aucun projet n'est inscrit par exemple dans la commune d'A�t Aggouacha, commune pauvre, d�sh�rit�e et d�pourvu de toute ressource. Le wali, visiblement sensible � cette question, a promis de faire b�n�ficier la commune de Larba�-Nath-Irathen de 50 logements sociolocatifs sur les 650 pr�vus � l'�chelle de wilaya, pour peu que la municipalit� arrive � trouver une assiette susceptible de les accueillir. C'est un secret de Polichinelle, la commune de Larb�a ne dispose plus de poches de terrains pour implanter ses projets, cons�quence directe de la mauvaise gestion du foncier, des passe-droits qui ont caract�ris� les ex�cutifs de l'�poque qui avaient brad� sans aucun plan d'am�nagement les terrains communaux ou domaniaux. Pour parer � cette situation, le maire de la ville propose la localisation de futurs logements sociaux dans les villages, pour peu qu'on trouve des assiettes, des entreprises qui accepteraient les appels d'offres et que l'on r�solve les probl�mes de viabilisation. Une option, en tout cas, qui aiderait � solutionner le probl�me de l'exode rural, bien que son financement est assez fragile, car non rentable aux yeux du directeur du logement (DLEP). Le devenir de la zone d'activit� d'Aboubid, du moins ce qu'il en reste, inqui�te s�rieusement le wali et l'APW. Cr�e en 1987 et g�r� depuis 1990 par l'OPI, ce vaste terrain de 8 ha, r�partis en 59 lots, qui constitue une zone d'investissement par excellence est devenu un "quartier r�sidentiel" pour les acqu�reurs qui n'ont pas respect� les clauses contractuelles, notamment celles relatives � l'obligation de r�aliser des unit�s industrielles et des espaces �conomiques, tr�s b�n�fiques pour la municipalit� et susceptibles d'absorber une large proportion de jeunes frapp�s par un ch�mage end�mique. A ce sujet, la r�ponse du wali est sans ambages : des actions en justice seront entreprises d�s cette semaine contre les occupants qui ont viol� les cahiers de charges. Dans le m�me chapitre, le wali invite les jeunes dipl�m�s � s'investir en profitant des dispositifs mis en place par l'Etat pour relancer le tissu �conomique et de se rapprocher des services agricoles de la wilaya pour s'informer des op�rations initi�es dans le cadre du PDAR et du FNDRA. Des dispositifs souvent m�connus des populations, au vu du maigre chiffre de dossiers (29) d�pos�s aupr�s de la DSA. En mati�re d'am�nagement urbain et le rev�tement des routes d�partementales et communales, tr�s s�rieusement d�grad�es, revendications majeures des comit�s de village, aux c�t�s des r�seaux d'assainissement, de la r�fection des fontaines publiques, du ramassage scolaire... et, en marge de cette rencontre, les comit�s et les �lus �taient tous unanimes � d�crier la situation intenable concernant la circulation automobile en ville, devenue de plus en plus infernale, voire impossible durant les heures de pointe, en raison de l'augmentation du parc automobile. Un projet d'�vitement et de contournement de la ville est pos� avec acuit�. Idem pour le CW1, important en raison de la densit� du trafic routier, qui demeure un "projet oubli�" des r�alisations assur�es jusque-l� par la DTP. L'eau n'est pas en reste des difficult�s expos�es par les villages, qui, pour certains, vivent le calvaire durant la saison estivale. Les trois stations, Souk El- Djema�, Oued Rabta et Tahamamt, qui alimentent les villages, ne couvrent pas la totalit� des besoins, notamment les villages du chef-lieu de da�ra, en d�pit de l'existence de 66 r�servoirs d'eau. L'issue de secours r�side plut�t dans l'ach�vement du projet de renforcement du r�seau � partir de Takhoukht. Un projet bloqu� � cause de l'opposition d'un citoyen. Le wali a promis que le retard sera vite combl� et que la proc�dure d'expropriation sera vite engag�e � l'encontre de ce propri�taire. D'ici 2005, le projet sera r�ceptionn�. Un travail de p�dagogie sera �galement destin� aux populations qui tenteraient de bloquer les projets d'utilit� publique. A commencer par le futur, mais imm�diat, projet de lancement de raccordement au gaz naturel, inscrit dans le programme de relance �conomique et dont les conduites passeront in�vitablement par des propri�t�s priv�es. Pour r�pondre aux dol�ances des quartiers et villages, en mati�re d'assainissement, dans les trois communes, les concern�s sont inform�s qu'un nouveau sch�ma directeur sera mis en place par un bureau d'�tudes qui se penchera sur un nouveau plan d'assainissement en fonction des sp�cificit�s de chaque village. Point d'orgue des d�bats, souvent responsables et loin de la rh�torique habituelle, le volet jeunesse, sport et loisirs a pris un long timing lors des d�bats. "Le monde associatif est agonisant sinon au bord de l'asphyxie", n'ont cess� de s'exclamer les repr�sentants. Si des revendications classiques �taient �num�r�es — cr�ation des espaces culturels et des terrains de jeu dans les villages —, le probl�me de la subvention des associations culturelles, la prise en charge du transport des athl�tes lors de leurs d�placements en comp�tition, l'am�nagement du centre culturel, de la salle de cin�ma, l'encouragement des associations qui œuvrent pour la promotion et l'�panouissement culturel ont focalis� les interventions. Des revendications, qui sont expos�es souvent avec force, qui prouvent le manque d'�gard, aux yeux des repr�sentants des associations sportives qui totalisent plus de 1500 athl�tes, affich� par les responsables du secteur. Et au wali de faire son "mea culpa" promettant au passage de "rattraper le temps perdu". Le DJS, quant � lui, propose comme moyen de financement le sponsoring car, explique-t-il, son secteur fonctionne sur le fonds de wilaya. 3 % du budget est destin� aux subventions des associations. Dans ce registre, le centre culturel de la ville sera dot�, tr�s prochainement, d'une m�diath�que. La seule salle de cin�ma de la ville, un bien communal, est dans un �tat de d�labrement avanc�. Plusieurs fois saccag�e lors des �v�nements de Kabylie (1998- 2001), la salle a �t� r�fectionn�e plusieurs fois � la charge de son locataire. Le wali a promis de l'exon�rer des imp�ts pour une p�riode �quivalente pour le montant des frais de confortement et r�habilitation de la salle. La sant� en milieu rural est malade. Les salles de soins, quand elles existent, ne sont dot�es ni d'�quipements ni de personnel m�dical sp�cialis�. Le wali a ordonn� l'ouverture des consultations m�dicales � travers l'ensemble des salles et les centres de soins, quitte � recourir au recrutement du personnel dans le cadre du pr�-emploi, sugg�re-t-il.