Les maires des deux villes ont signé un nouveau protocole d'accord de coopération décentralisée. Un comité de pilotage sera chargé de superviser la mise en œuvre de cet accord qui relance un jumelage qui date de 1998. Le jumelage qui lie les villes de Saint-Denis (France) et Larbaâ Nath Irathen (Algérie) est remis au goût du jour. C'est à la faveur d'une visite effectuée mercredi dernier par le maire Didier Paillard, accompagné par une délégation composée de Rose Gonis, adjointe déléguée à la coopération décentralisée, Karine Dubreuil, chargée de mission aux relations internationales, et Hanafi Aouragh, membre du Conseil consultatif des citoyens étrangers de Saint-Denis. Lors de son séjour dans la ville de l'ex-Fort National, la délégation dionysienne s'est imprégnée des potentialités qu'offre la région pour la relance de la coopération. Mercredi dernier donc, après une visite sur le terrain, les membres de la délégation française ont assisté à une session ordinaire de l'APC de Larbaâ Nath Irathen au siège de la mairie, au cours de laquelle les deux maires ont procédé à la signature du nouveau protocole d'accord de coopération décentralisée. La cérémonie s'est déroulée en présence du vice-président de l'APW de Tizi Ouzou, Saâdi Hadibi, du chef de daïra de Larbaâ Nath Irathen, de plusieurs présidents d'APC et des comités de village. Lors de son allocution, le président de l'APC de Larbaâ Nath Irathen a salué cette initiative qui donne un nouveau contenu à l'accord ; contenu qui convient aux exigences de l'heure, affirme Hocine Lounis. Pour sa part, M. Paillard a noté les nombreuses avancées enregistrées depuis 1998. “Nous avons défriché le terrain depuis 1998. Ce n'est pas forcément visible, mais cela nous a permis de rapprocher les deux rives de la Méditerranée”, estime-t-il. “C'est un chantier qu'on ouvre ensemble. Je suis persuadé qu'on aura beaucoup plus de facilités à concrétiser cet accord”, affirme le maire communiste. M. Hocine Lounis a rappelé les acquis engrangés depuis la signature du premier protocole d'accord en 1998, même s'il reconnaît que le jumelage a été gelé pour un moment. Tirant les leçons de cette première expérience, le président de l'APC de Larbaâ Nath Irathen veut visiblement lancer la coopération sur de nouvelles bases. Pour lui, il n'était pas évident de signer un tel accord en 1998 entre deux villes, française et algérienne. Il a fallu donc casser un tabou politique pour donner une assise à la coopération. Un acquis appréciable malgré les réticences, a-t-il considéré. Des échanges entre les deux villes ont eu lieu de par le passé. C'est ainsi que des jeunes des Ath Irathen ont participé à la Coupe du monde d'athlétisme en France. Lors des événements tragiques de 2001, trois victimes ont été prises en charge dans un hôpital de Saint-Denis. Des cycles de formation ont profité aux agents communaux. De jeunes Dionysiens sont venus également en Kabylie dans le cadre du jumelage, affirme Paillard, qui reste persuadé qu'on peut asseoir un partenariat plus solide à l'avenir entre les deux villes. Après un séjour de trois jours, la délégation dionysienne est repartie hier vendredi. La mairie de Saint-Denis a conclu des accords de jumelage avec neuf villes du monde : Tuzla (Bosnie), Gera (Allemagne), Tiznit (Maroc), Kayes (Mali), Nazareth (Israël), North Lanarkshire (Ecosse), Sesto San Giovanni (Italie) et Camp de Rafah (Palestine). Yahia Arkat