Après les « lignes rouges » de Saâdani la veille, le FFS a eu, hier mercredi, à s'imprégner de vive voix des convictions de Ali Benflis, aux antipodes de celles prônées par le vieux front. M. Kebci - Alger (Le Soir) La délégation du FFS, qui rendait visite, hier mercredi, à l'ancien chef de gouvernement et candidat à l'élection présidentielle d'avril dernier, n'a eu, au final, qu'à se voir ressasser un diagnostic du pays fait d'une crise politique, certes proche du sien mais surtout d'une feuille de route pour dépasser cette dernière, loin de celle qu'il prône. Ainsi, après avoir laissé Mohand-Amokrane Chérifi, membre de l'instance présidentielle du front, présenter les objectifs, le contenu et les mécanismes de la reconstruction du consensus national, Benflis a eu à décliner à son tour, et une fois de plus, sa lecture de la situation du pays et de sa feuille de route qu'il partage, par ailleurs, avec ses pairs, de l'instance de concertations et de suivi, issue de la conférence de Zéralda sur la transition démocratique. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public par l'ancien secrétaire général du FLN au sortir de sa rencontre avec la délégation du FFS, «Le consensus national que prône le FFS, il en a fait sien lors de l'élection présidentielle» du printemps écoulé, affirmant l'avoir «érigé» en «axe fondamental» dans son programme électoral. Car, convaincu qu'il constitue un «instrument privilégié du règlement de la crise actuelle» et qu'il continue par ailleurs, à «promouvoir». Cela dit, ce consensus qui, soit dit en passant, est partagé par l'opposition nationale concernant le «règlement de la crise de régime particulièrement menaçante, qui exige un traitement hautement prioritaire, une transition démocratique» pour qu'il soit «authentique», Benflis dit qu'il «devra se former entre forces politiques représentatives et légitimes, qu'il s'agisse du pouvoir ou de l'opposition». D'où son appel incessant au «retour à la volonté populaire souveraine au moyen d'élections préparées, organisées et contrôlées par une instance électorale indépendante, impartiale et permanente», car convaincu qu'un retour aux urnes dans ces conditions strictes de transparence, de régularité et de garantie est le «passage obligé et irrécusable de la crise de régime actuelle». Un retour aux urnes dans ces mêmes conditions, qui feraient sortir des forces politiques légitimes et représentatives en dehors desquelles tout consensus recherché «n'est pas de nature à fonder le règlement définitif et durable de la grave crise politique actuelle».