Pour la énième fois, le procès en appel de Benyoucef Mellouk, qui devait avoir lieu hier au niveau de la cour d'Alger, est reporté. Sur décision du président du tribunal M. Tayeb Hellali, le procès de l'affaire des magistrats faussaires a été renvoyé au 4 janvier 2015. C'est pour la troisième fois consécutive que le procès en question est reporté, soit cinq mois après la décision de la Cour suprême de renvoyer de nouveau l'affaire devant la cour pour être rejugée. Ce énième report a provoqué la colère du principal mis en cause dans cette affaire. A l'adresse du président du tribunal pénal, M. Benyoucef Mellouk dira que «ce report a été exigé par la mafia, par ceux qui sont impliqués dans cette affaire de faux moudjahidine et faux magistrats». «C'est une affaire d'un peuple et d'un pays qui a donné les meilleurs de ses enfants pour accéder à son indépendance , cria-t-il de toutes ses forces. Il a fallu l'intervention des proches et des parents pour que ce dernier quitte la salle, en lançant en direction du juge : «Avant cette date du 4 janvier, ils vont me tuer.» Et le magistrat de répondre : «Personne ne te fera du mal.» Cela dit, il est à noter que la partie civile représentée par Mohamed Djeghaba, ancien ministre des Moudjahidine était présente à l'audience. L'affaire qui avait occupé le devant de la scène médiatique au début des années 1990 est liée à un scandale concernant des faux moudjahidine. Benyoucef Mellouk qui avait mis le scandale au grand jour avait accusé des responsables de l'époque avec «preuves à l'appui» d'avoir «falsifié des documents administratifs pour bénéficier de statut d'ancien moudjahid et d'importantes promotions au sein de l'administration publique». Suite à cela, l'ancien ministre des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba, et Mohamed Salah Mohamedi, ex-ministre de l'Intérieur sous Ghozali, avaient décidé de déposer plainte et se constituer partie civile.