Le docteur Djebbar, président-directeur général des laboratoires Lad Pharma, a annoncé hier que son laboratoire fabriquera dans huit à dix mois le médicament Heberprot-P. Pour le docteur Djebbar, le produit pourtant crucial pour le traitement de l'ulcération du pied diabétique n'est pas actuellement suffisamment utilisé. Il expliquera que la solution de facilité est privilégiée, à savoir l'amputation qui, rappelle-t-il, représente un drame pour les malades. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) Les laboratoires Lad Pharma vont aller vers la fabrication du produit traitant le pied diabétique, pour peu, selon leur premier responsable, que les conditions soient réunies. La production se fera en partenariat avec la partie cubaine qui fournit actuellement l'Heberprot-P. L'unité de fabrication sera, selon l'intervenant, installée à Alger. Pour le docteur Djebbar qui intervenait lors du 9e séminaire national sur l'ulcère du pied diabétique, et concernant la pathologie du pied diabétique, il faut impérativement passer par la prévention, l'information et un programme national. Selon le docteur Djebbar et depuis l'année 2008, le produit est largement disponible chez Lad Pharma et l'indisponibilité du produit dans certaines structures hospitalières incombe à ces mêmes structures, pénalisant ainsi les malades. Selon le docteur Djebbar, le produit est aussi en principe disponible au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux. Pour l'intervenant, l'urgence est de faire des démarches pour que le produit soit disponible au niveau des officines avec une utilisation effectuée au niveau hospitalier et au niveau des cliniques notamment. «Cela rendra ainsi le produit disponible, c'est le vœu des professionnels», a déclaré le docteur Djebbar. Il y a, selon lui, un manque d'information concernant l'utilisation du produit nécessaire au traitement du pied diabétique. C'est ce qui entrave une plus large utilisation du produit, a-t-il assuré. «Actuellement, la solution de facilité est utilisée à savoir aller vers l'amputation d'un pied humain au lieu d'opter pour un traitement. C'est dramatique», a déclaré le docteur Djebbar. Selon lui, les structures officielles doivent comprendre que c'est un mal qui peut détruire une famille et qui coûte cher. «S'il y a un levier qui doit être manipulé, c'est au niveau des autorités sanitaires que cela doit être fait.» Pour le docteur Djebbar, un programme de prise en charge du pied diabétique doit être mis en branle. Il faut aussi, selon lui, une acceptation d'enregistrement d'Heberprot-P au niveau des officines et son utilisation massive au niveau des cliniques. Il évoquera ainsi un frein et un goulot d'étranglement au vu de l'enregistrement du médicament uniquement au niveau des structures hospitalières. Les médecins, pour leur part, intervenant lors du séminaire mettront l'accent sur le manque de formation concernant les pathologies du pied diabétique et leurs complications. Ils signaleront aussi le fait que les malades restent eux-mêmes peu informés sur l'hygiène et les soins du pied d'une personne diabétique.