Par Arris Touffan Là où tu comprends vraiment que le multipartisme issu des blessures d'Octobre 1988 est devenu du festi, c'est quand tu vois les micmacs du FLN. Voilà un parti qui fut unique par la force tout court et qui, par la force des choses, devint incontournable. Il condensa jusqu'à un certain point toute la symbolique héroïque de la lutte anticoloniale. Et voilà qu'après l'instauration du pluralisme politique, on a voulu nous faire croire qu'il ne sera qu'un parti parmi la bonne centaine qui poussait alors comme des champignons. Mais le FLN demeura, malgré tout, propriétaire non seulement d'une symbolique mais aussi de nombreux biens immobiliers et de cadres et de militants rémunérés sur les deniers publics. Bon, bref, tout le monde intégra ça comme une sorte de fatalité. Mais quand je vois que le moindre frémissement aujourd'hui fait mettre Saâdani en Une des médias alors que nous sommes censés avoir plusieurs partis et même une opposition, que fustige d'ailleurs gaiement Benyounès, je me dis attends un peu, stoppons un peu l'hypocrisie. Le FLN n'est pas un parti comme les autres. Il reste un parti unique, décalcomanié à tire-larigot. A. T.