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L'entretien de la semaine
Dr Zerouala Mohamed-Tahar, médecin généraliste, auteur, au soirmagazine : «la consommation de sucre dans notre pays est une véritable tragédie»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 11 - 2014

Dr Zerouala Mohamed-Tahar, médecin généraliste exerçant dans le cadre privé depuis près de 40 ans, doublé d'un Certificat d'études spéciales (CES), examen national français en hématologie, est interpellé par les nombreux problèmes que lui posent ses patients. Il en est à son 4e essai médical à destination du grand public. «Mon souci a toujours été de démystifier la pratique médicale afin d'aider le patient à se prendre en charge. Je ne peux dissocier la maladie des problèmes nutritionnels et ceux-ci de la pratique de l'exercice physique. Une bonne hygiène alimentaire est fondamentale pour l'épanouissement d'un individu.» Pour lui la consommation de sucre dans notre pays est une véritable tragédie. Cette surconsommation est relativement récente de par l'installation de maladies métaboliques qui sont devenues inquiétantes depuis environ 25 ans. Dans cet entretien, il décortique les dangers de ce mal du siècle
Soirmagazine : Les sucreries, les douceurs, le sucre, les gens en raffolent et en deviennent accros. Comment se manifeste cette dépendance ?
Dr Zerouala Mohamed-Tahar : Consommer des sucreries rend heureux. Mais ce bonheur est précaire. Une consommation abusive et régulière de sucreries entraîne une dépendance qui résulte d'un déséquilibre au niveau du cerveau dont les circuits sont altérés dans leur fonction de contrôle des impulsions. C'est l'addiction. Elle est comparable à celle de la dépendance à la cocaïne.
Y a-t-il un âge pour devenir un addict du sucre ?
L'addiction aux sucres peut se manifester à n'importe quel âge. Les gâteries offertes par les parents à leurs enfants sans tendance à la limitation exposent ces enfants à un comportement addictif qui débouche inexorablement sur des maladies aux complications redoutables. Ces enfants ne dominent plus leurs impulsions et deviennent obèses.
La ménopause expose également certaines femmes à une consommation accrue de sucreries, encouragée par la sédentarité. D'autre part, on constate un penchant pour les sucreries avec l'âge.
Quels sont, selon vous, les plus accros au sucre, les hommes ou les femmes ?
Prendre un petit plaisir de temps en temps en consommant une confiserie n'a pas de conséquences graves. C'est l'excès qui est préoccupant pour la santé. Affirmer sans aucune misogynie que les femmes sont plus exposées aux sucreries que les hommes est discutable.
Le surpoids et l'obésité ne sont plus l'apanage des femmes.
Les hommes sont tout aussi concernés. Il semble que les femmes soient plus portées sur le sucre que les hommes. Je reste prudent, mais certains facteurs démontrent par exemple que les femmes prennent plus de temps pour savourer certaines choses que les hommes. Sont-elles plus capricieuses ?
Compensent-elles le manque d'affection par la nourriture ? Y a-t-il un problème hormonal ? Certes pendant les menstrues l'attirance augmente pour le sucre. Pourquoi y a-t-il tant de brochures vantant les régimes amaigrissants à destination des femmes ? Les femmes actives consommeraient moins de sucreries que les femmes sédentaires.
Cet excès de consommation de sucreries s'accroît avec le mal-être, l'anxiété, l'ennui, le stress... Ce sont des envies compulsives. Si avant, les hommes n'affichaient pas ostensiblement leur consommation en friandises, par pudeur, ils ont vite fait de balancer ce tabou aux orties ! Pâtisseries, friandises, bonbons, sodas font partie de leur consommation courante. Consommés sans retenue, ce sont de véritables bombes caloriques aux conséquences dramatiques.
Quelle est ou quelles sont les raisons de cette addiction ?
Les raisons sont multiples. Il faut rechercher cette addiction dans l'éducation de l'individu où les parents gâtent leurs enfants en les initiant d'une façon anarchique à la consommation des sucreries, l'oisiveté et la dépression. Mais il ne faut pas se voiler la face. Certains lobbys industriels favorisent et encouragent la consommation de produits fortement sucrés par une publicité offensive tous azimuts accessible à tout un chacun pour en faire des consommateurs potentiels. Les industriels, pour accentuer le goût apportent un sucre : le fructose. Il est particulièrement utilisé dans les sirops. Si un fruit n'apporte que 20 à 30 grammes de fructose, un sirop va jusqu'à 150 grammes. Cet excès va se retrouver transformé en graisses qui vont se confiner dans certaines parties du corps : fesses, cuisses, hanches et ventre. Il faut signaler que le pain ordinaire est un grand pourvoyeur en sucre tel que le glucose. Une consommation non contrôlée de pain (le cas de notre pays) entraîne une augmentation de la glycémie et à la longue une rupture de l'équilibre glycémique.
Ce phénomène ou cette «maladie» est-il nouveau ?
Je répondrais directement oui. Au cours de nos études médicales dans les années 60-70, le concept de syndrome métabolique (obésité, hypertension, diabète, affections cardiovasculaires) n'était pas légion. Avec l'augmentation de son niveau de vie, sa concentration urbaine, l'Algérien découvre une nouvelle consommation et de nouveaux comportements alimentaires.
La diversité de ses menus est réduite. Son alimentation est dominée par les sucres. Même les matières grasses ont disparu. Il a une fausse impression d'énergie. Si le sucre est la source principale de l'énergie musculaire, le sucre n'est pas énergétique.
Doit-on parler d'hérédité ou d'héritage culturel ?
Pour être crédible et honnête scientifiquement, il existe des consommateurs avérés de sucreries qui ne font pas de maladies. «la règle fait 2 lignes les exceptions 4 pages !)». Certains, alors, sont prédisposés à souffrir d'addiction et de complications. Y a-t-il une hérédité ? Un héritage culturel ? Les habitudes alimentaires de la famille conditionnent à bien des égards les individus dans leurs réceptions aux addictions, voire aux maladies. Il existe des familles d'obèses, d'hypertendus, de diabétiques.
Si on n'évoque pas volontiers l'hérédité on parle de réalité familiale. Les individus exposés seront plus vigilants quant à leur consommation.
Nous remarquons que le surdosage de sucre est omniprésent dans la nourriture des Algériens comme les jus, les gâteaux, les yaourts, pour ne citer que ces quelques produits, en plus des boissons chaudes auxquelles on ajoute parfois des quantités ahurissantes de cette poudre blanche.
Comment expliquez-vous ces habitudes culinaires ?
La curiosité de l'Algérien en général se limite à lire la date de péremption du produit qu'il va consommer. Concernant sa qualité, il n'a pas encore cette culture. Les produits que vous citez font de véritables ravages dans notre population. Les Algériens sont des diabétiques potentiels. Le rôle des pouvoirs publics est de contrôler de près ce que nous consommons. A commencer par la révision du taux de sucre toléré dans les boissons de commerce qui doit être revu le plus rapidement à la baisse. Pour être honnête dans ce que j'avance, il y a des industriels conscients qui n'attendent que cette directive pour baisser la teneur en sucre de leurs produits.
Peut-on assimiler cette consommation abusive de sucre à celle de la drogue ?
Des études scientifiques basées sur les expériences sur des rongeurs ont démontré que l'addiction aux sucres est plus importante que l'addiction à la drogue.
Quand le sujet est accro, sent-il un besoin volontaire de s'en libérer ?
Comme dans toutes les addictions (les maladies) l'accompagnement est indiqué, car l'addiction est classée comme une véritable maladie.
Peut-on en «guérir» et comment ?
Il y a l'accompagnement, il y a la culpabilisation quand l'individu pense aux maladies graves.


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