Les autorités de la wilaya de Bouira sont décidées à booster l'investissement et mettre fin à certaines mentalités qui ont cours jusque-là dans la wilaya. Cela a commencé d'abord par le changement de la nature juridique de la zone industrielle de Sidi-Khaled, dans la commune d'Oued-El-Berdi, pourtant promise à un bel avenir au lendemain de sa création en 1982. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Ainsi, depuis 2012 et après le changement du cadre juridique de cette zone qui était jusque-là propriété de l'URBAB de Blida, et qui est rattachée désormais aux domaines de Bouira, les autorités de la wilaya de Bouira sont passées à la vitesse supérieure. D'abord en récupérant les terrains qui étaient jusque-là occupés par des propriétaires qui étaient là depuis les années 1980, alors que l'Etat leur avait proposé des indemnisations. Ainsi, après l'expropriation de ces propriétaires, dont certains étaient évacués par la force, les autorités de la wilaya sont passées aux choses sérieuses. Des rencontres se sont multipliées avec les investisseurs et de multiples réunions du Calpiref (Comité d'assistance et de localisation des projets d'investissement et de la régulation du foncier) pour étudier les dossiers d'investissement et leur donner des agréments, ont été organisées. Et c'est parce que le problème des investissements dans la wilaya de Bouira ont toujours été liés aux lenteurs bureaucratiques, un guichet unique a été installé et un suivi permanent est assuré par la direction de la PMI/PME. Cela a eu de l'effet ; puisque depuis juillet 2013, la zone industrielle de Sidi-Khaled qui s'étend sur une superficie de 225 hectares, enregistre actuellement une cadence jamais égalée avec quelque 33 projets d'investissement en cours de réalisation, 9 autres sont en cours de lancement et 11 autres sont à l'arrêt pour de multiples raisons, alors que malgré son existence depuis 1984, seulement 14 projets sont opérationnels. Ce mercredi, lors de son énième sortie sur terrain, le wali Nacer Maskri a invité tous les investisseurs sur les lieux pour discuter avec eux de tous les problèmes rencontrés et essayer ensemble de les régler. Ainsi, le wali a eu à prendre plusieurs décisions qui sont de nature à rassurer et encourager ces investisseurs à aller de l'avant. Cela va des problèmes d'électricité et du gaz dont les responsables de la Sonelgaz présents sur place étaient sommés de prendre en charge, aux problèmes de l'eau industrielle confiés au directeur des ressources en eau, au téléphone avec les responsables d'Algérie Télécom, en passant par la main-d'œuvre locale sur laquelle le wali a insisté à ce qu'elle soit recrutée en priorité avec obligation de passer par l'Anem, instruction donnée sur place au directeur de wilaya de l'Anem et à l'inspecteur du travail qui était également là ; la main-d'œuvre étrangère qui a été également soulevée puisque des Chinois étaient là dans un projet d'investissement de véhicules. Le problème de viabilisation de la zone, viabilisation qui a bénéficié d'une enveloppe conséquente de 24 milliards centimes mais centralisée au niveau du ministère, a été également abordé. En somme, le wali et tout en inspectant les différents projets un à un, a eu à s'entretenir individuellement avec chacun des investisseurs , dont certains ayant soulevé des problèmes techniques ou d'ordre bureaucratique avec certaines banques ou directions, étaient invités par le wali à le voir en personne au courant de la semaine prochaine pour essayer de les aider à surmonter ces contraintes. Des initiatives qui sont de nature à rassurer vraiment les investisseurs dont la plupart ont déjà injecté beaucoup d'argent dans leurs projets et qui se retrouvent otages de certaines pratiques bureaucratiques. Aussi, la sortie du wali et les décisions qu'il a prises sur place, sont venues à point nommé pour ces investisseurs honnêtes. Car, en parallèle, le wali a eu également des mots sévères envers certains investisseurs qui étaient le moins qu'on puisse dire, malhonnêtes car, ayant abandonné des projets au milieu ou parfois dès le début mais en faisant perdre à la wilaya du temps et de l'argent, car d'autres investisseurs autrement plus honnêtes et bien décidés et motivés, sont là à attendre encore des mois avant de voir la parcelle du projet résilié, récupérée par l'Etat pour la leur réaffecter. Rappelons que la zone industrielle de Sidi-Khaled qui est située à moins d'un quart d'heure d'autoroute, est déjà saturée mais, une extension de 190 hectares est déjà prévue pour cette zone qui devra atteindre à terme quelque 415 hectares.