Née en Ukraine au sein d'une famille d'artistes, Valentina Ghanem Pavlovskaya vit et travaille en Algérie. Après le diplôme de l'Ecole des beaux-arts de Grekov d'Odessa, Valentina Pavlovskaya enseigne (1977-1980) le dessin d'art et la composition à l'Ecole des beaux-arts que dirige son père. En 1981, elle arrive en Algérie. Depuis 1986, elle compte à son actif une cinquantaine d'expositions collectives et individuelles en Algérie et à l'étranger. Elle a aussi réalisé les fresques de Bains Romains, de Zéralda et de Raïs Hamidou. Dans le domaine de l'édition, elle a illustré les livres de Malika Greffou Septième couleur, Ami pour la vie et L'anniversaire. Valentina Ghanem est lauréate du Grand Prix de la peinture du gouvernorat du Grand Alger (1999) et du concours international, organisé par le Natural World Museum de San Fransisco (USA). Ses tableaux figurent dans de nombreuses collections privées en Algérie et dans le monde. Le Soir d'Algérie : Votre nouvelle expo à la galerie Sirius est intitulée «Reflets d'Alger». Pourquoi ? Valentina Ghanem Pavlovskaya : L'exposition «Reflets d'Alger», c'est surtout pour fêter la vie ! Fêter trente-trois ans de ma vie en Algérie. C'est aussi pour rappeler qu'Alger est très belle, à ceux qui passent sans s'éblouir, chaque jour. Par ailleurs, c'est dans les reflets qu'on ne voit que le plus important ! On dit que le climat influe sur l'art et la littérature. Votre art a-t-il changé après votre venue en Algérie ? Le climat, certes, influe ! Nous réagissons sur tout ce qui nous entoure. Le soleil est une énergie positive, qui donne envie de planer et de se réjouir de la vie. Peut-on parler de périodes, colorées ou autres, dans votre peinture ? Avant mon arrivée à Alger, ma palette était froide. En Algérie, grâce au climat et à la chaleur des gens qui m'entourent, il s'est produit un changement radical. Ma première exposition à Alger était en rouge ! Après, il y avait eu toutes les nuances de couleurs, en passant par le noir. Comment s'opère ce changement, est-il volontaire ou s'impose-t-il de lui- même ? Le changement peut être involontaire. Le changement volontaire est parfois très douloureux. Mais c'est pour en sortir plus fort et avec des nouveaux horizons. Beaucoup de vos œuvres font référence à la musique. Pourquoi ? La musique, c'est mon compagnon de toujours et surtout dans mon atelier. La musique est un art des plus abstraits. Donc, elle peut guider dans un sens, parfois, que je veux lui donner moi-même. Il y a aussi la femme dans vos œuvres... Pour moi, la femme représente le sens même de la vie. Que représente l'art pour vous ? L'art, c'est mon oxygène. Des projets ? J'ai énormément de projets ! Mais avant tout, je me concentre sur mon travail !