Il n'est pas utile d'épiloguer sur la 154e position de l'Algérie dans le monde en matière d'environnement des affaires mais d'en tirer des leçons. C'est ce que le représentant résident de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissié Ngankam, considère dans le n°4 du quatrième trimestre 2014 de la Lettre d'Al Djazaïr. Dans cette newsletter du groupe de la Banque mondiale, son représentant à Alger estime que depuis la publication officielle du rapport Doing Business 2015, le débat «enfle tant au plan international que dans les pays, au risque de tourner parfois à la polémique ou tout simplement au procès du groupe de la Banque mondiale». Ce douzième rapport depuis le lancement de cette initiative en 2003 a, certes, innové sur le plan méthodologique, observe Emmanuel Noubissié Ngankam. Néanmoins, le représentant de la Banque mondiale relève que le rapport «n'a pas dévié de l'esprit de base qui est de mesurer les réglementations favorables ou défavorables à l'acte d'entreprendre dans 189 pays à travers le monde sur la base de 10 indicateurs». Ainsi, «le classement qui en ressort, objet de toutes les controverses, est incontestablement la partie la plus attendue et la plus visible puisqu'il confine à une vitrine mondiale où non seulement l'environnement des affaires des pays est présenté au grand public, notamment aux investisseurs, mais également les pays se jaugent les uns par rapport aux autres». En ce qui concerne l'Algérie, classée à la 154e position cette année, Emmanuel Noubissié Ngamkan assure que «le débat sur la pertinence ou non de ce classement est, certes, à considérer, mais l'attitude la plus avisée serait de ne pas épiloguer davantage sur le fait accompli au risque de jeter le bébé avec l'eau du bain». En fait, «le rapport Doing Business n'étant pas qu'un simple exercice de classement des économies, quelles leçons pourraient en tirer les autorités algériennes afin de mettre en œuvre les réformes nécessaires et indispensables à l'amélioration de l'environnement des affaires de ce pays dont les potentialités sont incommensurables ?», s'interroge-t-il. Comme leçons à tirer, l'on recommande de mettre en œuvre les réformes annoncées et traduire les intentions en faits concrets, bien optimiser l'attractivité et ne pas perdre de vue le progrès absolu d'un pays qui peut avoir fait des efforts et perdre des places dans le classement mais aussi de prendre en considération le temps de latence entre l'adoption d'une réforme et son application effective. Outre la persistance dans l'effort et la remise en cause permanente des positions acquises, la Banque mondiale invite les autorités algériennes à tirer la leçon de «l'urgence de la mise en œuvre effective de nombreuses réformes plusieurs fois annoncées», dans un contexte national et international de «plus en plus dominé par des incertitudes».