Après plusieurs années d'attente, l'affaire des cadres de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf sera de nouveau rejugée. Le procès après cassation auprès de la Cour suprême aura lieu le 9 du mois en cours au niveau de la cour d'Alger. Du côté de la défense, on promet des révélations fracassantes. Abder Bettache - Alger (Le Soir) L'affaire est unique et restera gravée dans les annales de la Sûreté nationale. En effet, pendante devant la Cour suprême depuis quatre années, l'affaire de l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf sera de nouveau rejugée. Le procès aura lieu mardi prochain après la décision prise par les magistrats de la Cour suprême qui ont donné une suite favorable au pourvoi de cassation introduit par la défense, en renvoyant l'affaire de nouveau devant le tribunal correctionnel. Le procès en question, faut-il le rappeler, se tiendra après deux jugements. Le premier a eu lieu en première instance, soit au niveau du tribunal correctionnel de Sidi- M'hamed, alors que le second, soit le procès en appel, s'est tenu au niveau de la cour. Pour rappel, l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf avait été condamné en dernière instance (cour) à trois années de prison, dont une avec sursis. La même juridiction a prononcé des peines allant de deux années à une année avec sursis respectivement à l'encontre de l'ex-commissaire de police Corso Abdelkader, de Zebouchi et Amrar-Sid, alors que Ziane Khaled a été relaxé. Les huit autres personnes poursuivies dans la même affaire mais non détenues, et contre lesquelles l'avocate générale a requis des peines de cinq années de prison ferme, ont tous bénéficié de la relaxe. Il s'agit notamment de Guettaf, Sansari, Hanane, Bouraï, Hadadi et Ouahab, pour lesquels les avocats ont plaidé la relaxe. Pour rappel, dans cette affaire, 12 personnes dont 5 en détention, ont comparu devant la deuxième chambre pénale du tribunal correctionnel de Sidi-M'hamed pour les chefs d'inculpation de «trafic d'influence, abus de pouvoir et faux et usage de faux». Les personnes mises en cause exerçaient toutes au niveau de l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf. Cette affaire avait éclaté au lendemain d'une lettre anonyme faisant état d'un trafic autour des examens d'accès au grade de commissaire principal, citant nommément le commissaire Corso Abdelkader. La lettre en question a été adressée à feu le directeur général de la Sûreté nationale, qui avait aussitôt exigé l'ouverture d'une enquête. Lors de son passage à la barre, le représentant de la Direction générale de la Sûreté nationale, Acef Rabia, avait affirmé «qu'il y a eu fraude, trafic d'influence et abus de pouvoir de la part des mis en cause». Des propos que le principal mis en cause dans cette affaire, en l'occurrence l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de Châteauneuf, ainsi que Dridi Merzouk, avaient niés. Il avait expliqué que «les erreurs constatées sur les copies sont d'ordre administratif et de ce fait, elles n'ont aucune incidence sur les résultats des épreuves». Il avait déclaré également que «les correcteurs sont en majorité des directeurs centraux de la DGSN, alors que ceux de l'école ne constituent que la minorité», tout en se demandant «comment mon nom a-t-il pu être cité dans cette affaire». Dridi Merzouk ajoutera que depuis dix ans, «la hiérarchie l'instruisait d'ajouter des points à certaines catégories comme les officiers de la police judiciaire et des unités de sécurité (URS) ainsi que les artificiers». Il avait rappelé que dès qu'il avait été informé de la lettre anonyme, il a lui-même demandé une enquête sur le cas Corso Abdelkader. «Il n'y a pas eu de trafic ; d'ailleurs, une mission de contrôle de la Fonction publique a revu toutes les épreuves et elle n'a rien trouvé d'anormal», n'a cessé de répéter l'ex-directeur de l'Ecole supérieure de police. Le procureur, quant à lui, resté silencieux durant les débats, a requis 10 ans de prison contre Dridi, 8 contre Zebouchi Fateh, 5 contre Guettaf, Ziane, Boudraâ, Ouahab et Corso, ainsi qu'une peine d'un an contre Hadadi, Sansari et Hamr El-Aïn. Les plaidoiries qui ont vu près d'une quinzaine d'avocats se succéder à la barre ont été axées sur le fait que «le cahier des charges tel qu'élaboré par la Fonction publique a été respecté scrupuleusement ». «Il y a eu respect de la réglementation et à aucun moment on a vu ces soi-disant victimes, lésées lors de ce concours», a-ton indiqué.