Le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) a réussi à paralyser les établissements scolaires une fois de plus hier, au deuxième et dernier jour de son mouvement de grève. Le syndicat appelle les pouvoirs publics à prendre en charge ses revendications pour éviter le pire. Il convoquera son conseil national incessamment pour décider des prochaines actions. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) De nombreux élèves ont dû rebrousser chemin hier encore suite au mouvement de grève lancé par le Cnapest. La mobilisation des enseignants ne s'est pas affaiblie au deuxième et dernier jour de débrayage. Le taux de suivi est resté stable par rapport au premier jour de la protestation. Le syndicat donne une estimation de 85% de taux de suivi national au niveau des établissements secondaires. La mobilisation reste moyenne dans les deux autres paliers où le syndicat n'est pas encore bien structuré. Le Cnapest donne un taux de suivi de 40% dans le cycle moyen et 30% au niveau du primaire. Fier de son succès, le syndicat reste déterminé à aller jusqu'au bout de ses revendications. Il qualifie cette première action de simple signal d'alarme avant d'aller loin dans la protestation. Ainsi, il appelle les pouvoirs publics à réagir et répondre d'une manière sérieuse aux préoccupations soulevées pour éviter «le pourrissement». «Je lance un appel aux autorités pour prendre nos revendications au sérieux pour préserver l'école algérienne», a lancé Laârbi Nouar coordonateur du Cnapest. Le ministère de l'Education nationale, de son côté, affirme avoir répondu à l'ensemble des revendications relevant de son département. Pour le reste «les deux ou trois revendications encore en suspens», la tutelle dit se porter garante pour les soulever au niveau des institutions concernées. Des déclarations qui sont loin d'apaiser la colère du syndicat qui les qualifient plutôt de «provocation». Le Cnapest est affirmatif : «rien de ce qui a été déjà signé dans les procès-verbaux n'a été appliqué». «Nous voulons d'abord faire appliquer les engagements tenus par la tutelle depuis le mois de février dernier avant de parler des autres revendications», a indiqué Messaoud Boudiba, chargé de communication au Cnapest. Selon lui, les enseignants sont déçus par les pratiques de la tutelle qui n'a donné aucune réponse satisfaisante à leurs revendications, qu'il s'agisse de l'ouverture de postes de promotion pour les enseignants, du dossier des enseignants en voie d'extinction, de logement, de la médecine de travail, des primes de zones ou des œuvres sociales. Jusque là, toutes les réunions tenues entre les deux parties en conflit la semaine passée pour désamorcer la crise se sont soldées par un échec. La formule du dialogue, estime le syndicat, n'a pas abouti. Le fossé se creuse de plus en plus entre le syndicat et sa tutelle. Les enseignants ont voté pour une grève illimitée lors des assemblées générales tenues dans les établissements scolaires, lundi dernier, selon Messaoud Boudiba. Le syndicat autonome n'a pas encore fixé la date de la réunion de son conseil national pour décider des suites à donner à son mouvement. En attendant, les établissements scolaires reprendront aujourd'hui leur rythme normal.