Cinquante-quatre jours que les intendants sont en grève sans que le ministère de l'Education ne puisse désamorcer la crise. D'autres foyers de tension agitent le secteur. Le CLA a décidé d'organiser une «journée de mécontentement» pour dénoncer les conditions dans lesquelles s'est déroulée la rentrée des classes. Des conditions catastrophiques selon le syndicat autonome qui affirme que ces dernières sont à l'origine de la démission d'un tiers des enseignants recrutés à la rentrée scolaire. Même mécontentement au Cnapest-E qui dénonce la fuite en avant de la tutelle et qui appelle ses troupes à se mobiliser. Son conseil national se réunira le 23 novembre prochain pour décider de la forme que pourrait prendre la contestation car, aux dires de Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, l'heure n'est plus aux négociations mais à la concrétisation des revendications. Nawal Imès Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest-E : «Cette étape doit être celle de la concrétisation des revendications» La base militante du Cnapest-E est appelée une fois de plus à se prononcer sur la manière d'organiser la riposte face à ce que le syndicat qualifie de fuite en avant de la ministre de l'Education. Le syndicat doit tenir le 23 novembre prochain un conseil national qui s'annonce décisif. Messaoud Boudiba, le porte-parole du syndicat autonome, affirme que cette réunion interviendra au lendemain d'une rencontre avec la ministre de l'Education et que c'est sur la base des résultats obtenus qu'une décision sera prise quant à une éventuelle action de protestation qui, avertit-il, risque d'être l'une des plus dures qu'a connues le secteur. Il en explique les raisons dans cet entretien express. Le Soir d'Algérie : Vous appelez à la tenue d'assemblées générales en prévision d'une rencontre du conseil national qui s'annonce décisive. Dans quel contexte intervient cette réunion ? Messaoud Boudiba : On constate que la situation actuelle n'encourage pas à patienter plus que ça. Nous avons voulu donner du temps à la ministre de l'Education afin qu'elle comprenne les véritables problèmes du secteur mais malheureusement, ce temps que nous lui avons a accordé ne lui a pas permis de comprendre le message. Elle a, au contraire, voulu faire croire qu'elle maîtrisait la situation. La ministre de l'Education donne des instructions puis revient dessus sans aucune concertation. Elle dit ouvrir les portes du dialogue mais toutes les rencontres que nous avons eues n'ont pas été concluantes. On s'est rencontrés trois fois. La première fois, c'était une rencontre pour faire connaissance, la seconde séance a été consacrée à l'écoute mutuelle alors que la troisième nous avait permis d'avoir certaines réponses à nos préoccupations mais nous constatons qu'il n'y a pas de sérieux dans la prise en charge. Nous avons vécu l'une des plus mauvaises rentrées scolaires. Les conditions n'ont jamais été aussi mauvaises puisque nous recevons chaque jour des rapports sur des protestations dans les écoles en raison des problèmes qui s'accumulent. Que reprochez-vous à l'actuelle ministre de l'Education ? La plateforme de revendications n'a connu aucun changement. Au contraire, on a l'impression que le ministère de l'Education fait tout pour occulter ces revendications en focalisant actuellement sur les promotions mais nous au Cnapest, nous disons que les problèmes doivent être réglés à la source car les dispositions transitoires et exceptionnelles sont une source de problèmes et constituent une fuite en avant. Sur quoi devrait donc déboucher le conseil national ? Le 11 octobre dernier, nous avions fait une première évaluation lors d'une réunion du bureau national. On avait alors appelé nos adhérents à se préparer à des mouvements de protestation encore plus durs que ceux qu'avait connus le secteur. Malheureusement, la politique de la ministre de l'Education n'a pas changé d'un iota. On attendra de voir ce qui découlera des assemblées générales. Le 22 novembre, on rencontrera la ministre de l'Education et le lendemain, le conseil national se réunira pour évaluer ses réponses et trancher. Au Cnapest, on considère aujourd'hui que nous ne sommes plus dans une étape de dialogue ou de négociations. Cela nous l'avons fait avec les prédécesseurs de l'actuelle ministre. Cette étape doit être celle de la concrétisation.