Par Abderrahmane Bergui (ancien arbitre international et président de l'association Ouled El-Houma) C'est en ma qualité de président de l'association Ouled El-Houma, ancien arbitre international et membre de la commission intersectorielle de lutte contre la violence que je vous fais part d'une contribution portant sur la situation de notre football confronté au fléau de la violence. Lutter contre ce fléau qui nuit au développement de notre football nécessite une stratégie coordonnée, planifiée et étudiée. On doit d'abord s'assumer et prendre nos responsabilités. C'est le seul moyen pour sauver notre football. La violence dans nos stades a pris une ampleur considérable. Elle nécessite la mobilisation de tous les acteurs et partenaires du football afin de faire face à ce fléau qui nuit énormément à son développement et gangrène notre jeunesse. Aussi, un programme d'actions qui répondrait à la réalité du terrain est indispensable. S'attaquer aux causes pour endiguer les effets est obligatoire. Nos stades sont fréquentés surtout par les jeunes des cités et quartiers populeux. Ils sont livrés à eux-mêmes, confrontés à de vrais problèmes quotidiens et leur seule distraction reste le football. Ils se déplacent en masse sans aucun encadrement pour supporter leur équipe favorite contre vents et marées. Très fragiles, leur comportement est imprévisible que ce soit dans la défaite ou dans la victoire. La situation dans laquelle se trouve notre football, gangréné par la violence, interpelle notre conscience. Notre responsabilité est engagée. La passivité, le laxisme et l'absence totale d'un programme d'actions répondant à la réalité du terrain en sont des faits établis. Ce fléau ne peut être éradiqué ou maîtrisé que si on s'attaque aux causes. Parmi lesquelles on trouve ces déclarations incendiaires faites par certains dirigeants irresponsables qui influent négativement sur les supporters. L'autre cause à l'origine de la violence renvoie à l'image de nos stades gérés anarchiquement et qui sont devenus un réel danger pour les spectateurs. Comme cela se passe sous d'autres cieux, les pouvoirs publics et les instances sportives doivent clarifier le rôle de tout un chacun. Qui est stadier, qui représente le comité de supporters, qui peut être commissaire au match etc. Le rôle du service d'ordre et celui du directeur du stade est également à redéfinir. Cette clarification dans la gestion d'une rencontre de football dans un stade est indispensable. C'est la meilleure des façons de délimiter les responsabilités et éviter que la violence prenne des proportions alarmantes difficiles à maîtriser.