C'est une ministre de la Solidarité particulièrement remontée qui a réuni hier les directeurs de l'action sociale (DAS) des 48 wilayas. Mounia Meslem semblait ne pas trouver assez de mots pour qualifier l'inertie de ses cadres. Plus question de tolérer cette situation, tonne-t-elle. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Invités à prendre part à une réunion classique d'évaluation du sceteur, les DAS ont eu droit à un véritable savon. La ministre de la Solidarité, qui présidait la rencontre, avait commencé par lire un discours de circonstance avant d'abandonner sa copie et lessiver lesdits responsables. Que leur reproche-t-elle ? Une totale inertie et un manque de réactivité dans la prise en charge des personnes vulnérables. La ministre a reconnu être obligée de guetter des reportages sur les chaînes de télévision à la recherche de cas désespérés que ni les DAS ni encore moins les antennes de proximité n'ont été en mesure de recenser. Preuve de la gabegie dans le secteur, la ministre avait demandé, dès son installation, un listing complet des personnes nécessiteuses et celles ayant des besoins spécifiques sans qu'aucune Direction de l'action sociale ne lui transmette le fameux document. Un recensement, dit-elle, absolument nécessaire pour mettre en place un logiciel qui permettra de mieux gérer ces listes et veiller à ce qu'il n'y ait pas de dépassements ni de passe-droits. Un court délai sera accordé aux DAS pour finaliser leurs listes. Mounia Meslem les a avertis hier :aucun retard ne sera toléré. Ne seront plus également tolérés des DAS qui s'enferment dans leurs bureaux, loin des réalités du terrain. Ceux qui sont en mesure de suivre la cadence sont les bienvenus dans le secteur, les autres peuvent prendre la porte. C'est en ces termes que Meslem s'est adressée à des DAS à qui il est demandé d'être à la hauteur de l'énorme budget mis à la disposition du secteur. Un secteur qui, selon la ministre, a tracé un plan ambitieux pour l'année à venir. L'Agence du développement social (ADS) et l'Angem seront appelées à jouer un plus grand rôle en collaboration avec la société civile et les collectivités locales pour cibler les projets, ouvrir des petits ateliers, intégrer les personnes aux besoins spécifiques dans le monde du travail, encourager les femmes productives et l'esprit d'entrepreneuriat chez les jeunes. Avec ce plan d'action et le budget colossal consenti, le secteur a les moyens de faire sortir des pans entiers de la société de la précarité. Les dépenses feront néanmoins l'objet d'une plus grande surveillance et l'évaluation ne peut à l'avenir se contenter de prendre seulement en compte le degré de consommation des budgets mais l'efficacité des politiques réellement appliquées.