Le développement de l'économie solidaire sociale (ESS) devrait contribuer à la prise en charge des catégories sociales démunies. Une dynamique à même de booster le processus de relance industrielle et de diversification économique, le développement national stable ainsi que l'épanouissement social est opportune, considérait hier la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Fraîchement installée dans ses fonctions, Mme Mounia Meslem qui a ouvert hier à l'hôtel El Riadh (Sidi Fredj) une journée d'études dédiée au thème de l'ESS, a considéré que l'impulsion de l'économie sociale solidaire répond, justement, fondamentalement à l'amélioration des conditions sociales dépourvues de ressources. Ceci tout en préservant leur dignité, en luttant de manière efficace contre la pauvreté et la précarité, en œuvrant à «accompagner» ces acteurs vulnérables dans leurs activités de production de richesses et en transcendant la simple démarche d'assistanat. Et cela même si Mme Meslem tiendra à préciser que l'Etat continuera à soutenir les personnes en situation réelle de vulnérabilité et d'exclusion, cette politique d'assistanat n'est toutefois pas pérenne et est vouée à terme à être remise en cause. Ce faisant, l'économie sociale solidaire, thème de cette journée d'études organisée avec la collaboration du Centre de recherches en économie appliquée au développement (Cread) et l'assistance technique du Bureau international du travail (BIT), est déjà à l'ordre du jour de la réflexion publique, notamment depuis la conférence nationale initiée par ce département ministériel en décembre 2012. Certes, des actions relevant de la philosophie de l'ESS qu'une chercheuse au Cread, Mme Hammache El Kaina, et une experte technique du BIT, Mme Constanze Schimmel, ont bien explicitée, ont été déjà lancées en Algérie. Qu'il s'agisse de la prise en charge, insertion sociale et économique des personnes démunies ou des handicapés notamment, de la résorption des déficits et vulnérabilités, de la consolidation de la cohésion sociale et de la création d'entreprises, des actions ont été impulsées et concrétisées à des degrés divers, elles impliquent les services dudit ministère, les agences dédiées au développement social et la microfinance (Agence du développement social – ADS —, l'Agence nationale de gestion du micro-crédit – Angem, ..) ou les diverses associations et mouvements de la société civile. Néanmoins, le développement de l'ESS implique tant la révision du cadre législatif et réglementaire en vigueur, en vue de conforter juridiquement cette économie, qu'une démarche de vulgarisation efficiente et une implication optimale des acteurs concernés au niveau local, une mise à niveau et le renforcement institutionnel et des divers acteurs concernés, en paraphrasant le directeur des programmes d'insertion et de développement social, Abdelaziz Lahlou. Et ce d'autant que l'ESS, comme l'explicitera Mme Hammache, a trait au développement d'activités économiques d'utilité sociale, non lucratives et générant de la richesse sociale, destinées à des personnes ne disposant pas de ressources capitalistiques. Ainsi, l'économie sociale solidaire est basée sur une démarche participative, partenariale, mutualiste, associative et entrepreneuriale. Elle vise la satisfaction tant de l'intérêt général, l'éthique, que celle des besoins sociaux, en sachant valoriser le potentiel économique et social des personnes ciblées, en développant la proactivité, la latitude de décision et d'action de ces dernières. De même que le développement de l'ESS qui participe parfois à la formalisation de l'informel, notera quant à elle Mme Schimmel, requiert un ancrage territorial efficace, une capacité à influer sur les mentalités, à contrer certaines résistances sociales et sociétales et à relever des défis multiples et multiformes. Mais aussi le recours au réseautage multidimensionnel, une bonne planification et une vision holistique et globale ainsi que la promotion de la culture entrepreneriale non lucrative et coopérative, relèvera l'experte du BIT qui a présenté diverses expériences d'ESS réalisées en Afrique, en Asie et en Europe. L'opportunité pour cette experte d'appeler à s'inspirer de ces expériences tout en promouvant un modèle algérien spécifique.