Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) compte soumettre une série de propositions de sortie de crise d'ici la fin du mois au Premier ministre. Dans un communiqué, l'association patronale que dirige dorénavant le président du groupe BTPH privé ETHRB, Ali Haddad, indique qu'une série de propositions dans plusieurs domaines économiques seront soumises durant la seconde quinzaine de janvier aux ministres concernés avant d'être présentées à Abdelmalek Sellal. Des propositions que 27 commissions sectorielles ont été déjà chargées de formuler et dont les conclusions préliminaires ont été examinées jeudi dernier lors d'une réunion du Conseil exécutif du FCE. Ces 27 commissions traitent les problématiques liées à la «relance de l'industrie, financement et relations avec les banques, Pme/PMI, sous traitance, foncier industriel, fiscalité, emploi et législation du travail, développement des exportations, services, énergie, industries électriques et électroniques, développement du secteur de la mécanique, industries du médicament, BTPH, transport, lait et céréales, économie du sport, logistique, technologies de l'information et de la communication, économie numérique, entreprenariat et formation, entreprenariat féminin, les jeunes entrepreneurs, ethique et bonne gouvernance, relations internationales, la communication interne, la diaspora, les relations avec les institutions». Il s'agit en fait pour le FCE de se positionner dans ce contexte de fragilité des finances publiques, d'incertitude sur les capacités financières du pays, en présentant une stratégie à même de permettre essentiellement la rationalisation des importations, booster le développement de l'économie productive et de l'industrie locale, conforter l'attractivité de l'Algérie par rapport aux investissements directs étrangers et stimuler le rôle du secteur privé véritable. A charge cependant qu'une telle stratégie, déjà escomptée lorsque le FCE était présidé par Ali Hamiani et quelque peu déclinée par Ali Haddad avant son investiture, puisse se concrétiser sur le terrain. Rappelons que le FCE avait formulé voilà plus de deux ans une série de 50 propositions socioéconomiques «pour une économie moins dépendante des hydrocarbures» et dont la philosophie ne devrait pas différer sensiblement de celles en cours de maturation. Des propositions auxquelles l'écoute de l'exécutif, présidé par Ahmed Ouyahia et par la suite par Abdelmalek Sellal a été certes acquise mais cependant sans aucune application concrète. Ce qui implique donc que la gestion économique ne se cantonne pas à la rhétorique, au discours velléitaire que l'exécutif ne cesse de tenir mais se traduise par des actes concrets, par la levée de toutes les contraintes objectives et subjectives pesant sur l'acte d'investir et de produire et la suppression de toutes formes de contradictions et autres errements. Ce qui signifie aussi que l'establishment patronal, au-delà de la volonté d'unification et de la démarche de mobilisation collective formulées par le nouveau président du FCE, soit réellement porteur d'un projet économique, davantage acteur que revendicatif et moins empêtré dans des considérations d'intérêts particuliers et de lobbies ou liés à des agendas extra-économiques.