Le projet de révision du code du travail, fin prêt depuis longtemps, est toujours «bloqué». C'est ce qu'a assuré le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). Rym Nasri - Alger (Le Soir) Elaboré depuis des années, le projet de révision du Code du travail traîne à être adopté. Une «réforme» qui est, pourtant, indispensable, selon Habib Yousfi. «L'actuel Code du travail est dépassé. Il remonte au système du socialisme», dit-il. Invité hier, au forum du quotidien El Wassat à Alger, le président de la CGEA explique : «Nous sommes en économie de marché et l'actuel Code du travail représente la démarche socialiste.» Il estime qu'il est temps qu'un nouveau Code du travail soit mis en place. Pourtant, poursuit-il, «le projet de révision du Code du travail est fin prêt depuis longtemps mais reste bloqué». Et d'ajouter que son organisation a, d'ailleurs, pris part à son élaboration avec le ministère du Travail et l'UGTA. «Nous nous sommes référés aux repères et actes élaborés par le Bureau international du travail», précise-t-il encore. Toutefois, il affiche son rejet de débattre ce texte une nouvelle fois à la prochaine tripartite. Pour lui, c'est de la «distorsion». S'agissant de l'abrogation de l'article 87 bis du Code du travail, Habib Yousfi affirme que son application générera «des dépenses énormes». «Le SNMG doit être revu mais avant, il faut déterminer les primes qui seront prises en compte dans le calcul du SNMG», dit-il. Seulement, il indique que «la règle économique impose que l'augmentation de salaire suppose une augmentation de productivité». Le président CGEA déplore, par ailleurs, que les décisions prises ne soient jamais appliquées. Il cite ainsi l'exemple des décisions prises dans le cadre du pacte de croissance économique et social qui «restent à ce jour inappliquées». Selon lui, atteindre une croissance à deux chiffres nécessite la création d'un million et demi de PME. «Nous sommes en déficit de PME», souligne-t-il. Quant à la baisse du prix du baril de pétrole, il estime que la régulation n'est pas de mise. «Je suis contre la décision de faire face à cette situation en ayant recours à la régulation», dit-il.