Les rencontres que mène le Forum des chefs d'entreprises (FCE) avec les différents membres du gouvernement ne sont pas du tout du goût de Abderrahmane Benkhalfa, ancien responsable de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) qui dénonce l'amalgame entre politique et économie. Nawal Imès - Alger (Le Soir) La démarche du FCE n'est pas appropriée, tranche l'expert économique Abderrahmane Benkhalfa. Invité à donner son avis sur les rencontres que mène le président du Forum des chefs d'entreprises, l'ex-premier responsable de l'ABEF, qui était l'invité du forum de la radio hier, a clairement dit ne pas être d'accord avec le patronat. Il estime qu'«on ne peut pas politiser l'économie. Dans tous les pays où cela a été fait, cela n'a pas marché» ajoutant que «le patronat n'a pas à se transformer en partis politiques bis». Ce dernier n'est pas dans son rôle, estime-t-il, affirmant qu'il y a des urgences qui nécessitent davantage de mobilisation de la part du patronat dans une économie qu'il qualifie de machine à «double vitesse». Pour Abderrahmane Benkhalfa, l'Algérie se retrouve aujourd'hui dans un processus inverse et passe ainsi d'une période d'aisance à celle de vaches maigres. Le Fonds national des recettes est, dit-il, passé de 5 000 milliards à 4 000 milliards pour couvrir le déficit du budget. Pour l'expert, il existe un grand fossé entre la volonté politique affichée et la réalité du terrain. Il dénonce le grand écart entre les décisions prises et leur application. Il serait temps, dit-il, que l'économie quitte le cercle vicieux pour intégrer le cercle vertueux. Abordant la règle de 49-51, Benkhalfa estime que cette mesure ne pouvait être appliquée aux petites entreprises. Il se dit opposé aux «mariages forcés». Il en appelle à la mise à profit de la diaspora algérienne établie à l'étranger mais également de la diplomatie pour faire la promotion de l'économie nationale.