A moins d'une volonté politique, le secteur du textile, déjà en souffrance, risque l'extinction. Le secrétaire général de la fédération du textile est formel : si la production nationale ne peut à elle seule couvrir les besoins nationaux, rien ne justifie le recul des parts de marché des entreprises algériennes. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Invisible et totalement noyée dans le flot des produits importés, la production locale en matière de textile est quasiment en voie de disparition. Les 54 unités employant 20 000 salariés ne tournent qu'à 25% de leurs capacités. En seulement quelques années, les capacités de production des unités publiques ont diminué de trois quarts mais le privé n'a pas été non plus épargné, selon Amar Takdjout, qui était hier invité du forum du quotidien El Wassat. Un secteur qui, il n'y a pas si longtemps, employait 250 000 travailleurs et dont les patrons se sont reconvertis en importateurs. Actuellement, le produit national ne couvre que 5% des besoins qui sont estimés à 500 millions de mètres de textile alors que le secteur public n'en produit que 25 millions de mètres. Le marché, dit-il, est pourtant demandeur pour peu que la formation soit prise en charge et que les techniques modernes de vente soient adoptées par les unités de production. Le secrétaire général de la fédération du textile estime que sans volonté politique, le secteur ne se relèvera jamais. Interrogé au sujet du processus d'adhésion à l'OMC, Amar Takdjout répondra qu'il ne fait pas partie de ceux qui ont une position dogmatique à ce sujet mais il estime qu'entre les décisions prises en faveur de l'économie nationale et la volonté d'adhérer à l'OMC, il existait une grande contradiction. L'urgence pour lui réside dans le renforcement de l'économie avant d'aller à la conquête d'autres marchés pour lesquels, dit-il, l'Algérie n'a ni les compétences ni les moyens de sa politique.