Tout en saluant les mesures de développement local prises par Abdelaziz Bouteflika, au profit de la région d'In Salah, les citoyens sont restés suspicieux quant à la question d'exploration du gaz non-conventionnel. Les manifestants, qui occupent la rue depuis presque un mois, étaient hier partagés entre le gel ou la poursuite de la protestation. Tant attendue, la réponse du président de la République à la population d'In Salah, qui manifeste depuis début janvier contre l'exploration du gaz de schiste dans la région, a été communiquée ce mardi, lors d'un conseil ministériel restreint. Abdelaziz Bouteflika n'a finalement pas renoncé à l'exploration de cette ressource largement décriée. Mais des mesures profitables à la région en matière de développement local ont été annoncées. Il s'agit, entre autres, de la réalisation d'une ligne ferroviaire entre In Salah et Tamanrasset. Selon des sources locales, ces décisions ont plus ou moins absorbé la colère des contestataires. La population est restée, toutefois, partagée entre le gel ou la poursuite des manifestations. «Les citoyens d'In Salah restent toujours suspicieux quant à l'exploration du gaz de schiste dans la région. Ils ont besoin d'être rassurés sur le risque que peut engendrer la fracturation hydraulique. La question qui taraude tous les esprits est de savoir si l'Algérie maîtrise réellement cette technique, et que la nappe phréatique ne sera pas menacée par la pollution chimique», indiquent les mêmes sources. Le comité représentant les manifestants devait justement communiquer hier, en fin d'après-midi, la décision de poursuivre ou non les manifestations contre le premier forage expérimental de Tidikelt, à 25 km du chef-lieu de daïra. Il s'agit du même comité qui a rencontré le 18 janvier dernier l'émissaire du président de la République, le Dg de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel. Ce dernier avait, pour rappel, promis de porter les préoccupations de la population à Abdelaziz Bouteflika. Les représentants des manifestants ont exigé une réponse par le biais des médias. Le passage du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à la télévision nationale, le 21 janvier, pour rassurer n'a pas permis de mettre fin à la contestation. Les manifestations se sont poursuivies jusqu'à avant-hier, mardi. C'est aujourd'hui, jeudi, que la situation devra se clarifier. Poursuite de la manifestation ou non ?