Les manifestations anti-gaz de schiste se sont poursuivies pour leur 21e jour, hier à In Salah. La population attendait toujours la décision du président de la République, après avoir fait état de ses préoccupations, à l'émissaire Abdelghani Hamel, DG de la Sûreté nationale. C'est Sellal qui devait la communiquer dans la soirée, à travers la télévision nationale. Les citoyens d'In Salah, qui manifestent depuis le 1er janvier 2015 contre l'exploration du premier forage de gaz de schiste, à Tidikel, à 25 km du chef-lieu de daïra, occupaient hier, mercredi, la rue. A Tinghart, une localité située à 65 km au sud d'In Salah, la population a aussi manifesté, selon des sources locales. La population s'est, en effet, réveillée sur une nouvelle qu'elle guette depuis dimanche dernier, jour de la visite du DGSN Abdelghani Hamel, en qualité d'émissaire du président de la République. Après avoir fait état de ses préoccupations, à savoir l'arrêt immédiat de l'exploitation du gaz de schiste dans la région, la population a exigé, à travers ses huit représentants, la communication de la décision d'Abdelaziz Bouteflika, par le biais des médias. Hier donc, Abdelmalek Sellal était attendu sur le plateau de la télévision nationale, dans l'émission «Hiwar Essaâ», à partir de 19h. Le Premier ministre devait aborder la question de la conjoncture économique du pays, la chute constante du prix du baril et surtout l'exploitation du gaz de schiste. «Nous savons très bien que Sellal passera à l'ENTV pour nous communiquer la décision du Président. La population attend avec impatience une réponse favorable», indiquent nos sources. La population était, en effet, très optimiste, surtout après une rumeur, ce mardi, qui soutient que le Président aurait décidé de geler l'exploration du forage de schiste de Tidikelt. Une information qui s'est avérée fausse, mais la population a tout de même gardé beaucoup d'espoir et a continué à y croire. Le contraire peut s'avérer déroutant et un scénario catastrophique n'est pas à exclure, selon nos sources. «La grève est maintenue depuis 21 jours, tous les magasins et commerces sont fermés, et la population ne peut pas tenir plus que ça. Si le Premier ministre annonce une réponse défavorable, il y a un grand risque à ce que ça dégénère. Les manifestants penseront que la méthode pacifique ne paie pas, et qu'il faudra désormais opter pour la violence», expliquent les mêmes sources. Nuit de doute à In Salah, et tout dépendra de quelle manière Abdelmalek sellal va s'y prendre.