Léger frémissement sur le marché pétrolier. Le baril s'échangeait hier à 50 dollars mais les spécialistes restent prudents : les cours ne retrouveront jamais leurs niveaux de ces dernières années. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le pétrole rebondissait hier à l'ouverture à New York, juste sous le seuil des 50 dollars le baril, dans un marché qui restait caractérisé par une offre excessive. Une légère hausse qui intervient juste après une baisse de plus d'un dollar qui avait suivi la publication par les Etats-Unis d'une nouvelle hausse de leurs réserves hebdomadaires de brut à un niveau sans précédent depuis 1930. Une légère hausse qui ne suscite pas du tout l'enthousiasme des analystes qui qualifient le marché d'hésitant face à l'absence de perspectives claires quant à une éventuelle baisse des niveaux de production, en Amérique du Nord ou ailleurs, ou une amélioration de l'activité économique, en Europe ou en Chine. A terme, le prix du baril de pétrole pourrait remonter à 73 dollars, mais pas avant 2020, prévient l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cette dernière, qui rappelait que les cours du brut avaient perdu 60 % de leur valeur depuis juin dernier, s'attend à ce que le raffermissement s'installe doucement dans le temps sans être spectaculaire. L'évolution à la baisse des prix a été encouragée en novembre par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas abaisser son plafond de production. Depuis peu, l'Algérie, très impactée par la baisse des cours s'attelle, à faire du lobbying auprès des pays non-Opep qui contribuent pour presque 60% de la production mondiale de brut. Plusieurs émissaires de l'Algérie sont envoyés aux quatre coins du monde pour convaincre les pays non-Opep de coopérer afin de redresser les prix. C'est ainsi que le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a été envoyé en Azerbaïdjan, importante puissance énergétique régionale avec des réserves pétrolières estimées à quelque sept milliards de barils et une production de près d'un million de barils par jour avec un brut qui représente 70% de ses exportations et 50% du budget de l'Etat. Le ministre de la Justice était quant à lui à Oman alors que Abdelmalek Sellal a été chargé de sensibiliser le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale. Même l'Arabie Saoudite a été destinataire d'un message. Ses positions au sein de l'Opep sont pourtant connues : l'Arabie Saoudite, en dépit d'une forte baisse des prix, a refusé d'agir en faveur d'une baisse de la production des pays Opep.