C'est à une véritable attaque en règle contre l'opposition incluant, c'est une première, le Parti des travailleurs (PT) que s'est livré le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, lors d'un meeting qu'il avait animé hier mardi, au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba en célébration du double anniversaire du 24 Février (création de l'UGTA et nationalisation des hydrocarbures). Dès les premières heures de la matinée, des bus commençaient à «déverser» une foule constituée de travailleurs des unités économiques, de l'administration locale, libérés pour la circonstance. Il y avait même des bus qui ont ramené des gens des wilayas limitrophes pour remplir la salle de théâtre. Enumérant «les acquis des travailleurs et du peuple en général depuis l'avènement à la tête de l'état du président Abdelaziz Bouteflika», Amar Saâdani n'a pas cesser de remercier celui-ci «pour toutes les réalisations qu'il a accomplies au profit des travailleurs», affirmera-t-il. Revenant à l'opposition contre laquelle il était très remonté et qu'il a qualifiée d'«insignifiante», il estime que celle-ci profite, selon lui, de la situation géopolitique pour déstabiliser l'Algérie. «En appelant à la confrontation, ils veulent diviser les Algériens, déstabiliser le pays et le mettre à feu et à sang. Mais ils doivent méditer ce qui se passe en Libye, Syrie, Yémen... Nous disons à ces gens-là que les attaques contre le président constituent une ligne rouge à ne pas franchir. Ces attaques sont inacceptables», tonne-t-il. Poursuivant sa diatribe contre l'opposition, le chef de l'ex-parti unique est tombé à bras raccourcis sur les partis formant la CNLTD, Barakat, mais aussi, pour une première, contre le PT de Louisa Hanoune pour avoir critiqué récemment le chef de l'Etat en raison d'engagements non tenus, selon elle. «De quels engagements non tenus parle-t-elle», s'est interrogé le chef du FLN. Déniant le droit à Louisa Hanoune de parler au nom des travailleurs, Amar Saâdani qualifie son parti d'«anticonstitutionnel». «C'est un parti trotskiste, donc anti-musulman, ce qui est contraire à la Constitution», précisera-t-il, tout en faisant semblant ignorer que ce parti participe à la vie politique et est présent au sein des institutions élues de la République et que sa SG s'est présentée à plusieurs reprises à l'élection présidentielle. Aux membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), Amar Saâdani conseille «de se tenir tranquille». Ce qui est traduit par certains comme une menace à peine voilée à l'endroit de l'opposition, si toutefois ses membres persistent dans leurs actions dénonçant les pratiques du pouvoir.