Une réglementation technique est attendue en vue de traiter et réduire la fréquence des intoxications au monoxyde de carbone, provoquées notamment par des appareils de chauffage non conformes ou mal entretenus. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Le projet d'un règlement technique ou d'ordre juridique a été ainsi débattu, hier à l'Institut supérieur des sciences sportives (ISTS) de Dély-Ibrahim, lors d'un séminaire organisé sous l'impulsion de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) et de l'Association El Aman pour la protection des consommateurs de la wilaya d'Alger. Certes, un projet de règlement technique régissant la conformité des équipements de chauffage aux normes est en cours de maturation au niveau du ministère du Commerce et devrait être soumis au ministère de l'Industrie et des Mines. C'est ce qu'indiquait une représentante de la Direction générale du contrôle économique et de la répression de la fraude au département d'Amara Benyounès. Une réglementation qui s'avère opportune, notamment au regard de l'enquête des services du contrôle économique qui a été effectuée en 2014 auprès d'importateurs, distributeurs de gros et de détail et fabricants locaux d'appareils de chauffage. Au-delà des 312 infractions constatées en matière de pratiques commerciales, il ressort que sur 158 échantillons soumis au contrôle de la qualité et de la conformité aux normes, 114 équipements ont été déclarés non conformes. Soit 72% des appareils de chauffage tant importés que fabriqués localement n'étaient pas alors conformes aux normes. Notons dans ce contexte que l'Institut algérien de la normalisation (IANOR), relevant du ministère de l'Industrie et des Mines, œuvre à l'élaboration de normes selon les besoins exprimés ici et là, précisera par ailleurs un représentant du département d'Abdesselam Bouchouareb. Or, la commercialisation de ces appareils ainsi que l'absence ou l'insuffisance d'entretien, le mauvais réglage ou la mauvaise installation sont des facteurs d'accidents et intoxications liés au CO2. En 2014, l'inhalation de gaz carbonique a en effet provoqué le décès de 230 personnes en Algérie, indiquera-t-on, au-delà des statistiques présentées par un représentant de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) sur le nombre d'accidents ou des indications formulées par une représentante de la Société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger (SDA) selon lesquelles sur 600 installations de gaz diagnostiquées, seulement 11% ont été constatées conformes. Il s'agit, néanmoins, d'aller plus loin en termes de réglementation, invoquent les initiateurs de ce séminaire, en vue de prévenir, sensibiliser et pouvoir sévir contre cette source de mortalité et d'accidents domestiques, mieux valoriser les normes. Il serait, ainsi, question d'inciter les consommateurs à acquérir et installer des appareils de détection, notamment un détecteur de CO2 de fabrication algérienne. Fabriqué par l'entreprise privée Cristor en 2009, cet appareil n'a pu être commercialisé en raison notamment de son prix (3 000 dinars), malgré ses spécificités. Autre solution suggérée, l'installation de chauffage central (chaudière, tuyauteries...) dans les habitations. Certes plus coûteuse (de l'ordre de 270 000 dinars pour un F4) que l'équipement en appareils de chauffage (près de 100 000 dinars), l'installation du chauffage central est, pourtant, recommandée au regard de ses avantages multiples en termes de consommation de gaz, diffusion de l'énergie, ventilation, confort et sécurité.