Que ce soit à El Tarf, sa première étape, ou à Annaba où il s'était rendu en fin d'après-midi de dimanche dernier dans le cadre d'une visite de travail dans ces deux wilayas de l'extrême nord-est du pays, le ministre de la Communication Hamid Grine a succinctement établi un diagnostic sur la situation de la presse et des journalistes dans notre pays. Dans ces propos, revenaient à chaque fois les termes «presse plus professionnelle, plus respectueuse de l'éthique, de la déontologie et loin du vedettariat» qui, selon lui, est en train de défigurer l'espace médiatique algérien et de le transformer en un cloaque où presque tout est permis : diffamation, fausse information, manipulation, goût du sensationnel, recherche effrénée du gain facile, plagiat... Le ministre n'a rien épargné aux journalistes ayant participé aux conférences de presse qu'il avait animées dans ces deux wilayas. Accompagné de plusieurs cadres de son secteur dont les premiers responsables de l'ENRS, la télévision et la TDA, Hamid Grine s'est clairement positionné comme étant un partisan d'une presse qui privilégie les faits rigoureusement vérifiés et les analyses profondément mûries et loin des élucubrations superficielles. Sans pour autant s'ériger en donneur de leçons, il s'est longuement attardé sur les droits et devoirs des uns et des autres, animateurs directs du monde algérien de l'information. Que ce soit au siège de la station radio régionale d'El Tarf ou de celle de Annaba (cette dernière fait l'objet de travaux de rénovation) qu'il a visités accompagné des walis de ces deux wilayas, le ministre ne ratait pas une occasion pour mettre les points sur les «i» à ceux qui ont tenté de titiller sa susceptibilité. Notamment en ce qui concerne le dossier de la publicité qu'il s'est, pourtant, refusé à aborder lors des deux conférences de presse qu'il a animées. Journaliste et écrivain avant de devenir ministre, Hamid Grine s'est même permis, à la croisée d'une réponse, de critiquer des positions anachroniques relevées dans des titres de la presse écrite ou audiovisuelle qu'il avait eu à lire ou à voir. Il le faisait dans un petit commentaire qu'il s'accordait au détour d'une question posée par un journaliste sur la profondeur ou non des commentaires et analyses. Il n'en a pas moins révélé que l'opération établissement des cartes professionnelles des journalistes se poursuit toujours, que le conseil de l'ordre de l'éthique et de la déontologie de la profession sera créé au lendemain du vote de ses membres à organiser incessamment tout autant que la mise en place de l'autorité de régulation de l'audiovisuel et de la presse écrite. Le ministre a ponctué sa conférence de presse de Annaba en annonçant la réalisation à court terme de trois imprimeries dans différentes régions du sud du pays notamment à Ouargla, Tamanrasset et Illizi.