Du matériel médical ayant coûté des milliards de centimes, destiné à l'unité de réanimation de l'hôpital Okbi de Guelma, traîne depuis plus de 7 ans dans les locaux du bloc opératoire de cet établissement hospitalier. Toujours conservé dans ses contenants d'origine, cet outillage médical demeure donc non utilisé jusqu'à aujourd'hui. Ce constat avait déjà été soulevé en octobre 2010, par l'ex-président du Conseil médical, un médecin réanimateur, lors de la visite du ministre de la Santé de l'époque Djamel Ould Abbas, dans la wilaya de Guelma, où des instructions claires et fermes ont été données pour remédier à ce problème. Aujourd'hui, la situation n'a pas évolué d'un iota. Lors des inspections de routine qui s'inscrivent dans le cadre du programme d'action engagé par la DSP pour améliorer la situation, les responsables locaux du secteur ont eu la désagréable surprise de faire cette fâcheuse découverte. Il s'agit, d'après une source sûre, d'un matériel médical d'anesthésie et de réanimation acquis à l'époque par la Direction de la santé, à coup d'enveloppe faramineuse. La même source explique cette situation par la négligence et le laisser-aller des uns et des autres. «Ce matériel médical va être bientôt testé pour éventuellement être utilisé, mais avant cela, une enquête devrait être diligentée sans retard par des inspecteurs centraux pour élucider cette affaire», affirmera-t-elle. En attendant, ces équipements médicaux demeurent toujours dans leurs cartons, et les malades qui espèrent des solutions à leur souffrance prennent toujours leur mal en patience. L'hôpital Okbi de Guelma, dont la rentabilité et le fonctionnement ont été sévèrement épinglés ces dernières années, dans les rapports des différentes inspections, a fait couler beaucoup d'encre. En espérant que ces conclusions relèveront «d'une époque bientôt révolue», les responsables locaux du secteur de la santé œuvrent pour «mettre un terme à cette situation qui a longtemps prévalu à cet hôpital» en ajoutant qu'«un grand nombre de mesures ont été prises en coordination avec le chef de l'exécutif pour redynamiser cet établissement hospitalier, le plus important de la wilaya». La Direction de santé considère donc avoir commencé à répondre aux recommandations du ministère, notamment celle de mettre fin aux évacuations inutiles et abusives vers les CHU des wilayas limitrophes, un dysfonctionnement qui constitue sa préoccupation majeure. «Il en serait de même de l'amélioration de la prise en charge spécialisée, en luttant contre l'absentéisme de certains médecins spécialistes, un fléau qui touche pratiquement tous les EPH de la wilaya», révèle notre source. De l'avis général, les nouveaux responsables du secteur de la santé de Guelma qui prennent en main une situation extrêmement complexe ont affiché clairement leur ferme volonté de faire changer les choses, mais apparemment, cela ne va pas se faire d'un claquement de doigt.