Commencées au lendemain même de son installation à la tête de la Wilaya de Annaba, il y a plus de deux mois, les sorties sur le terrain du nouveau wali, Mohamed Mounib Sandid, se poursuivent pour s'imprégner des réalités de développement atteint par les différentes communes. Après les communes proches du chef-lieu de wilaya, une attention toute particulière a été accordée, cette fin de semaine, à la commune de Chetaïbi. Enclavée et la plus éloignée du siège de la Wilaya (62 kilomètres), cette collectivité locale renferme pourtant en son sein l'une des plus belles baies du monde, mais qui nécessite une mise en valeur de ses potentialités touristiques indéniables. A l'enclavement nécessitant le bitumage de routes et l'ouverture de pistes carrossables vers les plages, sont venues se greffer d'autres questions tout aussi importantes que le logement, l'emploi, la santé, le transport, l'hydraulique, le gaz naturel, le sport, l'aménagement urbain, l'implantation d'une unité de la Protection civile... Si pour la santé, Chetaïbi dispose d'un hôpital de 60 lits hérité de l'époque coloniale, il n'en demeure pas moins que pour une prise en charge médico-chirurgicale spécialisée, les patients sont toujours évacués vers Annaba. L'alimentation des foyers en gaz naturel est programmée pour l'année 2014 alors que celle de l'eau potable est effective depuis quelque temps mais elle n'arrive pas dans les foyers en hauteur, par manque de pression. Le port de pêche, qui constitue la principale source d'emploi de cette localité de près de 10 000 habitants, a bénéficié récemment d'une extension, mais n'est pas en mesure de résoudre le problème du chômage. Celui-ci touche une bonne partie de la population dont des diplômés universitaires. «Le problème du chômage dans cette ville ne trouvera un début de solution que lorsqu'on aura sérieusement encouragé l'investissement touristique. Nombre de délégations étrangères d'Europe et du Golfe sont venues ces deux dernières décennies prospecter mais sans aucune concrétisation», nous ont signalé des citoyens de l'ex-Herbillon. L'ensemble des problèmes auxquels sont confrontés les habitants a été exposé au chef de l'exécutif de wilaya entouré de ses proches collaborateurs, lors d'une rencontre avec la société civile locale. A cet effet, le wali a insisté sur le respect des délais de réalisation pour le projet de 140 logements publics locatifs (LPL) à Zaouïa. Concernant le projet en finition de la Brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) pour la sécurité des biens et des personnes, Mohamed Mounib Sandid a recommandé l'achèvement rapide de l'aménagement extérieur de cet édifice, afin de le mettre au service de la sécurité des personnes et des biens. Pour l'ouverture et l'aménagement de pistes vers les plages, notamment la plus réputée d'entre elles, les Sables d'or, qui traverse une dense forêt avant d'aboutir à la grande bleue, le wali a instruit le service concerné d'entreprendre la réfection du chemin de wilaya 107 et des fossés en béton ainsi que les pistes détériorées. Entamée depuis 2006, l'unité de la Protection civile n'a toujours pas été réceptionnée pour cause de problème de glissement de terrain. A ce propos, le wali a invité les responsables des services de la Protection civile, des travaux publics, de l'hydraulique et du bureau d'études en charge de ce projet, à se constituer en commission pour trouver une solution à ce problème de glissement de terrain dans un délai n'excédant pas trois semaines, soulignant l'urgente nécessité d'une telle unité dans cette région forestière et balnéaire. Pour l'aménagement urbain de cette localité côtière, le wali a recommandé aux directions de l'OPGI et de l'urbanisme la prise en charge du ravalement des immeubles et la réfection des trottoirs et chaussées endommagés. Pour les jeunes qui représentent 75% de la population de cette commune, le wali a instruit les responsables des directions en relation avec cette catégorie juvénile à l'effet de prendre en charge leurs préoccupations autant que faire se peut dans les domaines de l'emploi, de la culture, des loisirs et du sport. «Nous avons entendu aujourd'hui des promesses et des engagements que nous espérons voir suivis d'effets», nous ont affirmé des habitants de Chetaïbi à l'issue de leur rencontre avec la délégation de la wilaya. A. Bouacha CHU Ben Badis de Constantine Les hospitalo-universitaires protestent «La déliquescence, l'impunité et le laisser-aller» seraient devenus, selon le syndicat des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires du CHU Constantine, «le mode de gestion dans lequel sombre l'hôpital Ben Badis». Pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «marasme chronique», qui, d'ailleurs, ne sied guère au bon exercice de cette profession, les blouses blanches sont montées au créneau hier, en organisant une journée de protestation. Les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires du CHU Constantine, qui jugent les conditions de travail dans lesquelles ils exercent depuis des années, de «désastreuses et intenables», sont en colère. Ayant épuisé selon leurs dires, toutes les voies de recours possibles, ils ont décidé de prendre le chemin de la protestation pour dénoncer cette «situation chaotique» qui, selon eux ne peut continuer. «Ce sera le début d'une série de journées de protestation, pendant laquelle, hormis les astreintes et les urgences, aucune activité de santé ne sera assurée jusqu'à ce qu'il y ait des prémices de sortie de ce marasme chronique», a souligné, hier, lors d'un point de presse tenu au CHU, la présidente du bureau de Constantine du Snechu, le docteur Benhacen Karima. Les enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires qui rappellent que leur action est venue suite «à l'échec total et cuisant de l'ensemble des tentatives entamées avec la direction du CHU», réclament notamment «l'amélioration des conditions de travail et la régularisation des salaires et primes restés en suspend.». Parmi les revendications soulevées par les médecins, la question de «l'insécurité régnant de manière générale au niveau des services, et plus particulièrement au niveau des urgences lors des gardes», arrive en tête. Selon leurs déclarations, «régulièrement, ils sont insultés, voire tabassés par les malades et leurs parents». «Il est légitime à ce qu'un malade ou son parent réclame une prise en charge adéquate, mais que faire lorsqu'on ne dispose que d'un seul respirateur pour trois salles et cela quand celui-ci fonctionne», indique-t-on. Selon le Snechu, les services sont constamment débordés puisque ne disposant que d'un nombre limité de médecins et de paramédicaux, qui n'arrivent plus à assurer cette charge. Aussi, ils réclament le renforcement des services par du personnel, en vue d'assurer une meilleure prise en charge des patients. L'hygiène, le chauffage en panne en plein hiver, les déchets qui s'amoncellent un peu partout et le manque de matériels ne sont pas en reste, selon ces derniers. Farid Benzaid Skikda Le «volontariat» qui ne fait pas que des contents L'action de volontariat lancée par les pouvoirs publics a été différemment commentée par les citoyens. Lancée le 4 décembre dans dix quartiers du chef-lieu de la wilaya, répartis en 5 centres de commandement par la Protection civile, l'opération de nettoiement a vu la contribution de l'OPGI et de l'ONA, pour les cités des 500 et 700 logements, Cleanski pour les Frères Saker et les Frères Ayachi, l'Econeg et la DRE (Direction des ressources en eau) pour la rocade Houari-Boumediène et le 20-Août-1955, la DTP pour la RN44 et l'Ilot-des-Chèvres, la Direction de l'environnement pour le tronçon allant du siège de l'APC jusqu'à Stora, et la Conservation des forêts pour l'élagage des arbres et le ramassage des troncs. Pour le moment, les citoyens n'ont pas été impliqués. D'où le mécontentement de quelques-uns. «On aurait dû penser à nous associer à cette démarche qui nous concerne au plus haut point. Notre connaissance des lieux aurait été bénéfique à l'opération de nettoiement», nous dira un habitant de la cité des Frères Ayachi. Pour un autre habitant de la cité des Frères Saker, «c'est dire qu'on veut toujours faire du populisme là où il ne faut pas. Les pouvoirs publics auraient dû nous doter de pelles, de brouettes et d'autres accessoires nécessaires, et nous laisser nous en charger nous-mêmes. Entre voisins, on aurait convenu du samedi comme date de bénévolat, à partir de 7 heures jusqu'à 13 heures, pour faire le nécessaire». Concernant un troisième habitant, il ne participerait «qu'à une seule condition : pas avant la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Car je ne veux pas être utilisé comme un faire-valoir à une politique de replâtrage et de tape-à-l'œil qu'on oubliera aussitôt après le départ du représentant de l'Etat». Il est pour le moins étonnant de relever que les pouvoirs publics définissent une action inscrite dans leurs prérogatives, volontariat. Zaïd Zoheir Guelma Une journée pour promouvoir l'exportation dans l'agroalimentaire L'enjeu stratégique que représentent les exportations agroalimentaires a suscité une attention particulière de la part des autorités de la wilaya de Guelma. Les spécialistes ont recherché, ces dernières années, les meilleurs moyens de développer ce créneau. Les échanges avec la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK Algérie) et la Chambre de commerce Mermoura de la wilaya de Guelma ont illustré la volonté avérée des responsables locaux de mettre en œuvre un dispositif de soutien à l'exportation dans l'agroalimentaire. En effet, une journée de travail et de réflexion autour du thème a été organisée hier à la maison de la culture Abdelmadjid-Echaffaï de la ville de Guelma, et qui a regroupé les opérateurs économiques du secteur de l'agroalimentaire de la wilaya. Cette réunion a été animée par Mme Rebekka Hilz, chargée de la promotion des exportations et des PME, à la Chambre de commerce algéro-allemande (AHK ). Une louable initiative qui paraît favorable pour pouvoir enfin traduire en actes la volonté des pouvoirs publics de mettre en place un plan d'action pour le développement des exportations des produits agroalimentaires. Décidément, les organisateurs se positionnent sur un créneau porteur, notamment à Guelma, une région réputée pour sa vocation agricole et la qualité de ses produits.