Le bras de fer entre le Cnapeste et le ministère de l'Education se poursuit. Le syndicat ne suspend pas sa grève débutée le 16 février dernier. Quatre semaines après le début du débrayage, c'est l'impasse. Une situation qui inquiète la fédération des associations des parents d'élèves. Cette dernière joue la médiation mais n'exclut pas de recourir à la justice pour faire respecter le droit à la scolarisation des élèves. Nawal Imès - Alger (Le Soir) Le conclave des membres du conseil national du Cnapeste s'est achevé tard dans la soirée de mercredi. Sa décision a été prise à l'unanimité puisque la majorité de ses membres ont non seulement opté pour la poursuite du débrayage mais également pour l'organisation de rassemblements dès lundi. Le conseil national a en effet voté en faveur de «mesures d'accompagnement» de la grève. Des sit-in seront organisés au niveau de l'ensemble des wilayas alors qu'un rassemblement national est également au programme. La décision du Cnapeste est motivée par le contenu du procès-verbal signé avec le ministère de tutelle. Il a été jugé en deçà des attentes du syndicat. Résultat : le secteur de l'éducation entame la quatrième semaine de grève. De l'aveu même du ministère de l'Education, ils seraient autour de 40 000 enseignants, notamment dans le palier secondaire, à faire grève. Un débrayage qui n'a pas été sans conséquences. En dépit des tentatives du ministère de l'Education de «sauver» les examens du second trimestre, ces derniers n'ont pu se tenir correctement dans l'ensemble des établissements scolaires. Lorsque ce sont les professeurs qui ont refusé d'élaborer les sujets, ce sont les élèves qui ont tout simplement refusé d'effectuer les examens de peur d'être interrogés sur des cours non dispensés pour cause de grève. Un blocage qui inquiète au plus haut point la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. Son président, Khaled Hadj Dellalou, qui a déjà eu à jouer le médiateur dans des conflits similaires, a, dit-il, entamé plusieurs démarches afin de désamorcer la crise. Après avoir rencontré les deux parties du conflit qui campent chacune sur ses positions. Face à ce blocage, la fédération a adressé une lettre de deux pages au président de la République mais également au Premier ministre, leur demandant d'intervenir pour mettre un terme à ce bras de fer qui, selon Hadj Dellalou, donne lieu à une situation «chaotique». Pour répondre aux inquiétudes des parents et de leurs enfants, la fédération a installé des cellules d'écoute. Elle reste, selon Hadj Dellalou, mobilisée sur le terrain en demandant à ses adhérents de tenir des conseils de wilaya en perspective de la tenue prochaine du conseil national. A cette occasion, la fédération décidera probablement du recours à la justice pour faire respecter le droit à la scolarité des élèves qui, selon Dellalou, est mise à mal par les grèves à répétition.