L'exécutif est caractérisé par un immobilisme puisque son action est réduite à un «service minimum» qui ne couvre même pas les multiples urgences provoquées selon lui, et la cacophonie induite par l'irruption d'acteurs institutionnels livrés à eux-mêmes. M. Kebci - Alger (Le Soir) Le constat est du président du RCD. Intervenant, hier vendredi, à l'ouverture des travaux d'une session ordinaire du Conseil national du parti, Mohcine Belabbas a d'emblée situé les responsables de cette «déliquescence en cours», soit «les usurpateurs de la souveraineté du peuple qui ont fondé leur action contre la légitimité des organes de la révolution algérienne». Et de prédire des «lendemains incertains» à cause de «l'absence d'un pouvoir légitime, de l'indécision des tenants du pouvoir de fait, de l'improvisation et de l'approximation dans la gestion des affaires courantes à tous les niveaux devenus la règle». D'où poursuivra-t-il, «les tensions sociales qui rythment tous les secteurs de la vie publique avec leur corollaire, installent l'inquiétude dans de larges pans de la population et à l'intérieur des familles elles-mêmes». Il s'en prendra, dans la foulée, aux deux chambres du parlement, «incapables, selon lui, d'initier le moindre débat parlementaire dans une conjoncture où la rue, les médias et les espaces publics sont le théâtre de débats sur plusieurs sujets d'actualité, notamment le gaz de schiste ou la situation dans la vallée du M'zab». Et pas que les députés qui sont montrés du doigt par le président du RCD puisque, poursuivra-t-il, des ministres compensent leur déficit ou leur carence en initiatives dans leurs secteurs respectifs, «s'engagent dans des polémiques politiciennes pour se donner un minimum de visibilité médiatique et s'extraire de la léthargie générale de l'exécutif». Et parce que, «frappé d'illégitimité et aux prises à des luttes de clans et aux montées organisées de la contestation populaire», Belabbas estimera que le gouvernement actuel est «plus un problème qu'une partie de la solution». Evoquant la corruption, le président du RCD dira que les tant attendus procès y afférent «tardent» à être programmés, estimant que l'affaire Khalifa, malgré l'extradition depuis plus d'une année de Abdelmoumen Khalifa, ne semble pas constituer une «priorité». Ceci au moment, ajoutera-t-il, où «le premier responsable des scandales Sonatrach I, et Sonatrach II n'est pas inquiété puisqu'aucune information sur une quelconque demande d'extradition n'a encore été confirmée». Pour lui, «le report du procès sur le scandale Sonatrach I renseigne déjà sur le temps que prendra son traitement». Le président du RCD fera part d'augmentation «effrénée» de la dette intérieure et des velléités d'entreprises étrangères de se délocaliser ou encore le secteur des hydrocarbures qui est en «crise sous l'effet de la baisse des réserves et de la production, d'une offre abondante sur le marché mondial qui tire les prix à la baisse et des scandales de corruption à répétition qui secouent la Sonatrach». Et de décréter, sentencieux, qu'un gouvernement d'individus «disparates» ne «peut mener une politique de redressement économique», estimant que le pays «paie les choix opérés ces quinze dernières années qui ont privilégié la politique de la dépense, le payement par anticipation de la dette étrangère et le placement de l'épargne à l'étranger à celle de l'investissement productif». Ce qui, selon Belabbas, «ne pouvait que perpétuer la dépendance vis-à-vis des ressources en hydrocarbures». Le président du RCD abordera aussi le rapport des experts européens à propos de l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Pour lui, «même s'il confirme l'absence des conditions de la compétition politique en Algérie, il ne dédouane pas les gouvernements européens de leur silence sur les pratiques du régime algérien». Et de ressasser, dans la foulée, l'exigence du parti et de larges pans de l'opposition, de l'institutionnalisation d'une instance indépendante et permanente de supervision des élections.