La température est toujours en hausse au marché des fruits et légumes. Les prix affichés hier sur les étals donnent le tournis. La hausse des prix des légumes ne surprend plus. Tant cette situation, liée auparavant aux occasions et fêtes religieuses, est devenue récurrente. Le consommateur s'est désormais résigné à cette situation qu'il constate chaque jour sur les marchés des fruits et légumes, depuis un certain temps. Conditions climatiques, spéculateurs, intermédiaires, produits hors saison... toutes les excuses sont bonnes pour justifier la hausse des prix. Hier au marché T'nach de Belouizdad, les commerçants estiment la moyenne de la hausse des prix entre 10 à 20 dinars pour chaque produit. Une tournée sur les étals de ce marché nous fait constater qu'aucun produit n'est à la portée de la bourse moyenne. La pomme de terre est affichée à 100 dinars le kilo. Ce produit est d'ailleurs devenu inaccessible depuis plusieurs mois déjà. Pourtant avec une production nationale annuelle moyenne de 44 millions de quintaux contre un besoin national de 40 millions de quintaux, le produit ne doit souffrir d'aucune hausse puisque c'est la quantité qui fixe les prix, selon les déclarations des commerçants de marchés de gros. L'oignon subit le même sort. Le produit pourtant touché par le programme de stockage est affiché à 80 dinars le kilo. Cette hausse n'est pas nouvelle, puisque l'oignon s'affichait à ce même prix depuis déjà quelques mois. Aucun produit n'est épargné par la hausse. La tomate est cédée à 90 dinars le kilo, les carottes et les navets sont vendus entre 70 et 80 dinars le kilo, la courgette s'affiche entre 120 et 140 dinars le kilo, la laitue est vendue à 140 dinars, le poivron à 120 dinars et le piment à 140 dinars le kilo. Les fèves, pourtant produit de saison se sont vendu à 100 dinars le kilo. Le véritable coup de chaud est soufflé, cependant, sur les petits pois. Le produit était affiché à 400 dinars le kilo hier contre 250 dinars, il y a quelques jours. Vu les prix, les consommateurs préfèrent acheter en petites quantités. «Juste de quoi préparer le menu de la journée», expliquait une ménagère. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a proposé la multiplication des marchés de proximité pour mettre fin à la hausse des prix. L'Algérie devait avoir en 2014 1 000 marchés de proximité, 800 marchés de détail et 30 marchés de gros. Mais le programme n'est toujours pas finalisé. Les mandataires ont appelé le ministère de Commerce à fixer une différence de prix entre le marché de gros et celui de détail. L'initiative ne semble pas tenter le département de Amara Benyounès. Abdelouahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, estime qu'avec un taux de production de 35 milliards de dollars en 2014 soit 2 785 milliards de dinars, son secteur concurrence tous les autres secteurs. Un chiffre positif qui est pourtant loin de profiter au consommateur.