Les pays de la Méditerranée occidentale (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie, Portugal, Espagne, France, Italie et Malte) impulsent une stratégie commune dans le domaine de la gestion et préservation des ressources hydriques. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Adoptée hier à l'hôtel El Aurassi, lors de la première conférence ministérielle du Dialogue 5+5, par les ministres et autres responsables sectoriels des 10 pays de la Méditerranée occidentale, en présence de représentants d'organisations régionales et internationales, cette stratégie fixe des «règles» de bonne gestion, de gestion «durable» et «efficace» dans ce domaine, relèvera la ministre espagnole de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Mme Isabel Garcia Tejerina. Co-présidant avec le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, les travaux de cette première conférence ministérielle, Mme Tejerina considérera que cette stratégie permettra de satisfaire les besoins de plus en plus croissants en eau et en «eau de qualité» des pays de la Méditerranée occidentale, une région sur laquelle planent les risques de raréfaction de la ressource, les aléas et changements climatiques, la désertification, la pollution, les inondations, et qui est confrontée aux impératifs du développement socioéconomique et agricole... Une assertion que le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, confortera en affirmant que cette stratégie devra permettre de «développer une approche commune» ainsi qu'«une gestion durable et intégrée de cette ressource». Conçue à La Valette (Malte) en octobre 2012, maturée lors de diverses rencontres internationales et régionales, fruit d'un «processus inclusif, consensuel à travers l'échange d'expériences, le partage d'information, la concertation», selon Hocine Necib, cette stratégie qui a été ainsi adoptée devra être néanmoins déclinée, explicitée dans le cadre d'un plan d'action. Confié pour son élaboration au travail des experts des 10 pays de la Méditerranée, ce plan d'action devra permettre de «mettre en œuvre des actions clés» et d'identifier des projets concrets, «opérationnels» et «d'envergure nationale» dans ce domaine, observera Mme Tejerina. Et ce dans «des domaines qui vont de l'approvisionnement à l'épuration, en passant par la gestion de phénomènes météorologiques extrêmes et la gestion environnementale des ressources, jusqu'à parvenir à des actions d'amélioration de la gouvernance et de la formation», précise la responsable espagnole. Celle-ci évoquera la nécessité de prendre en compte les politiques et programmes sectoriels nationaux, les «spécificités» et «priorités» de chaque pays ainsi que la préservation nécessaire de l'environnement et de la nature. Mais aussi d'œuvrer sur la base de la coopération renforcée, la gouvernance efficiente, «la planification hydrologique», la valorisation des bassins versants et la réalisation d'infrastructures «critiques» de stockage, de transfert et de réseautage, outre la nécessité d'améliorer la «visibilité» de la région. Cela même si la coprésidente de la première conférence ministérielle fera état de «difficultés pour inscrire dans l'agenda politique international le défi que pose la pénurie d'eau et l'importance des infrastructures qui constituent le support de sa gestion, des infrastructures liées à notre réalité physique et qui conditionnent notre capacité de développement». Ce faisant, les projets communs devront être notablement explicités lors du 7e Forum mondial de l'eau qui se tiendra durant ce mois à Daegu en Corée du Sud. Comme ces projets bénéficieront d'un transfert d'expertise et pourront aussi être financés grâce au concours de plusieurs bailleurs de fonds et institutions internationales et notamment la Commission européenne dont le siège Bruxelles abritera prochainement une réunion technique du Dialogue 5-5. Notons que le Dialogue 5+5 qui a été lancé depuis 2012 à l'initiative de l'Algérie et de l'Espagne, a connu «ces dernières années un élan sans précédent», des «avancées en matière d'échanges et de coopération», observera justement Hocine Necib qui relèvera son «démarrage officiel et effectif» à la faveur de l'adoption de cette stratégie méditerranéenne de gestion et préservation de l'eau.