La compagnie aérienne nationale Air Algérie dont la flotte s'est renforcée, jeudi dernier, d'un avion long courrier, pourrait desservir prochainement New York. Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir) Après l'acquisition en décembre dernier d'un ATR 72-600, la flotte de la compagnie aérienne nationale Air Algérie vient d'être renforcée par l'acquisition d'un gros porteur, un Airbus 330-200, commandé depuis le début 2014. Réceptionné jeudi dernier, en présence du ministre des Transports, Amar Ghoul, du ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Noureddine Bedoui, et du P-dg d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, ce gros porteur fait partie des sept Airbus qui seront réceptionnés durant l'année en cours dont deux A 330 en mai et juin prochains. La capacité de cet avion est de 251 passagers dont 18 en classe affaires, 14 en classe économique+ (améliorée) et 219 en classe économique. Des passagers qui pourront durant le vol utiliser leurs téléphones mobiles, se connecter à Internet grâce à la connexion wifi et se divertir (regarder un film, écouter de la musique ou jouer), chaque siège étant doté d'un écran individuel. Cet appareil dispose d'espaces de repos pour les pilotes et les membres du personnel navigant, une prestation inédite selon le ministre des Transports. D'une autonomie de vol de 14 heures, ce gros porteur ainsi que les deux Airbus prochainement réceptionnés seront destinés à couvrir les longs vols, vers Pékin (Chine), Montréal (Canada), Dubaï (Emirats arabes unis) ainsi que certaines liaisons françaises d'Air Algérie. Voire, cet avion et d'autres appareils de la compagnie nationale pourraient desservir «prochainement» l'aérodrome de New York, indique le ministre des Transports, sans toutefois donner de date. Des «négociations» sont en cours, dira Amar Ghoul, en marge de la cérémonie de réception de l'A 330-200. A ce propos, il rappellera que l'Algérie n'est pas favorable «tout de suite» à la conclusion d'un accord Open Sky (ciel ouvert) avec les Etats-Unis. Notre pays privilégie plutôt l'option d'un accord «bilatéral à l'instar de ce qui a été opéré avec le Canada, précisera M. Ghoul qui évoque des discussions en cours pour la finalisation d'un «Mémorandum d'entente» avec les Etats-Unis. Notons dans ce contexte que le ministre des Transports n'a pas voulu aborder la question de l'ouverture du ciel algérien aux opérateurs privés nationaux. Outre les Airbus qui seront réceptionnés durant l'année 2015, la compagnie nationale devrait réceptionner 8 avions Boeing durant l'année prochaine, indiquera Amar Ghoul, conformément aux délais prévus. Ainsi, Air Algérie aura fini de réceptionner à la fin 2016 les 16 appareils commandés depuis l'année dernière, dans le cadre du programme de renouvellement de sa flotte et pour un coût total de 93,3 milliards de dinars (de l'ordre de 1,073 milliard de dollars). A charge cependant de «la préserver, de la rentabiliser et de l'accompagner en termes de ressources humaines et de maintenance», dira le ministre. Cette nouvelle flotte, une fois mise en service, permettra à Air Algérie de pouvoir élargir son réseau de dessertes à travers le monde, notamment sur le continent africain, asiatique, américain et européen, la consolidation des lignes existant et le lancement de nouvelles liaisons étant enclenchés. Mais aussi dans les contextes où la capitale algérienne disposera à terme d'une seconde aérogare internationale et disposera d'une plateforme de transit aérien (hub) à vocation régionale, continentale et internationale, considérera Amar Ghoul. Un hub qui aura une déclinaison à Tamanrasset et qui pourra contribuer à booster le trafic d'au moins 40% dont 25% en passagers. Une amélioration sensible du trafic et une meilleure couverture qui impliquent également une bonne gestion des horaires et des vols. Mais également la «complémentarité» entre Air Algérie et Tassili Airlines dont la flotte devra être également consolidée, indiquera le ministre des Transports. Ghoul appelle les partenaires sociaux à des «efforts» Interrogé en marge de la cérémonie de réception de l'A 330-200, Amar Ghoul reconnaîtra, certes tacitement, l'existence d'un climat social tendu au sein de la compagnie aérienne nationale. Néanmoins, le ministre des Transports répondra de manière évasive en appelant les partenaires sociaux, sans toutefois les identifier, à faire «des efforts», pour «créer un environnement sain». Une invite qu'Amar Ghoul adressera dans le souci de la préservation de la compagnie nationale et de l'intérêt du pays. Vers un partenariat international dans la maintenance Le partenariat entre Air Algérie et une entreprise étrangère dans le domaine de la maintenance est envisagé, observait le ministre des Transports, évoquant l'«intérêt particulier» qu'accordent les pouvoirs publics à l'entretien des appareils. Un partenariat qui permettra au centre de maintenance spécialisé de la compagnie nationale, situé au niveau de l'aérodrome Houari-Boumediène d'élargir ses prestations aux transporteurs aériens nationaux (Air Algérie et Tassili Airlines) ainsi que pour le ministère de la Défense nationale mais aussi à d'autres compagnies étrangères. Ce qui contribuera, considère Amar Ghoul, à générer des recettes et à réduire la facture en devises, dans la mesure où plusieurs prestations sont souvent réalisées à l'extérieur du pays. La formation professionnelle s'ouvre aux métiers de l'aérien Un groupe de travail Transports-Formation et Enseignement professionnels a été mis en place dans le but de développer la formation dans les divers métiers de l'aérien. Ce groupe devra soumettre ses recommandations à un conseil interministériel, indiquait jeudi le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels qui a assisté avec le ministre des Transports à la réception d'un nouvel avion pour la compagnie aérienne nationale. Selon Noureddine Bedoui, des formations dans divers métiers liés à l'aérien et à la maintenance pourraient être ainsi dispensées dès la rentrée prochaine.