C'est, visiblement, à la «césarienne» que le projet de révision de la Constitution promis par le président de la République depuis 2011, devra voir le jour. M. Kebci - Alger (Le Soir) Et pour cause, alors que l'on annonçait, il n'y a pas longtemps, la finalisation de l'avant-projet, et que des copies de la mouture finale auraient même été remises aux présidents de l'APN, du Sénat et du Conseil constitutionnel, dans la perspective de son adoption par voie parlementaire vers la fin du mois d'avril courant, ne voilà-t-il pas que l'on signifie par voix «autorisées», tout l'opposé. Plus que cela, le projet tel que mené depuis le début et tel que projeté d'être mené à terme, ne risque pas d'être ce texte de consensus tant espéré. Bien au contraire, il a tous les «atouts» d'attiser davantage la tension entre l'opposition et le pouvoir et le bras de fer entre les divers camps du sérail. D'où le terrible cafouillage de ces derniers temps avec des «lézardes» béantes dans la maison du haut lieu. Les sorties de certains acteurs proches du pouvoir et ceux de l'opposition attestent amplement de cette «brouille» au plus haut sommet du pouvoir quant à la nature des amendements apportés, de la manière et du timing d'avalisation de ce projet censé «achever les réformes politiques du président de la République». C'est ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) réfute catégoriquement la voie parlementaire visiblement adoptée en haut lieu pour faire passer ce projet. Louisa Hanoune a, en effet, ressassé depuis Annaba, ce samedi, que l'actuelle Assemblée populaire nationale n'est pas politiquement «habilitée» à examiner et à adopter le texte constitutionnel. Argument en «béton» avancé par la patronne du PT, «cette Assemblée, issue des élections législatives tant décriées du 10 mai 2012 est illégitime pour plancher sur la loi fondamentale. C'est au peuple de trancher sur l'amendement de la Constitution», a-t-elle soutenu. La même position a été exprimée le même jour par le secrétaire général du mouvement Nahda. «Nous refusons la manière avec laquelle le projet de révision de la Constitution est mené, surtout la voie parlementaire choisie pour son adoption alors que l'APN est illégitime», affirmait à Tébessa Mohamed Dhouibi, qui fera part de l'adoption par l'instance de concertation et de suivi de l'opposition tout prochainement de la même attitude de refus de ce projet de révision constitutionnelle, dans le «fonds et dans la forme». Mais la plus surprenante des sorties est à mettre à l'actif du président du TAJ, un de ces partis du cercle présidentiel. S'exprimant à l'ouverture des travaux du bureau politique de son parti, toujours samedi, Amar Ghoul invitait les partis politiques et les personnalités nationales qui avaient boycotté les conciliabules autour du projet de révision constitutionnelle, à émettre leurs propositions. Ce pourquoi, a-t-il précisé, «les portes restent toujours ouvertes» pour les propositions des partis politiques et des personnalités nationales pour une Constitution de consensus. Le propos de Ghoul remet en cause l'information distillée il y a quelque temps selon laquelle la Constitution a été finalisée et signe, on ne peut plus amplement, un certain désarroi en haut lieu. Il se rajoute à ceux, totalement contradictoires, des présidents de l'APN et du Sénat à l'ouverture de la session printanière du Parlement. Abdelkader Bensalah n'a-t-il pas avoué ne pas savoir si la nouvelle Constitution sera «traitée» alors que Mohamed-Larbi Ould-Khelifa était plus tranchant quand il affirmait que «la révision de la Constitution n'est pas à l'ordre du jour de l'assemblée ?