Lors d'un ratissage dans le territoire de la commune de Kherrouba, au piémont du massif de Bouzegza, à une dizaine de kilomètres au sud de Boudouaou, un détachement de l'Armée nationale populaire a éliminé, jeudi 9 avril à 7h30 du matin, 4 terroristes. Les éléments de ce détachement qui dépend, précise le communiqué du MDN (ministère de la Défense nationale) lequel donne cette information, du secteur opérationnel de Boumerdès ont, en outre, récupéré des armes, des munitions et un important lot de matériel logistique. Selon cette liste, il est question de 2 fusils d'assaut de type kalachnikov, un fusil semi-automatique Semenov, un PA de marque Beretta, 2 appareils de transmission (TSF), 3 téléphones mobiles, 21 puces de téléphones mobiles, une paire de jumelles, des détonateurs et un important lot de munitions. Par ailleurs, les forces de l'ordre ont découvert l'abri de ce groupe. Sur le lieu, elles ont récupéré des provisions, des munitions et une ceinture explosive. L'abri a, bien entendu, été détruit. Au vu de cet arsenal et de ces moyens, les 4 éléments devaient être importants et occupaient certainement des rangs supérieurs dans la hiérarchie d'Aqmi. Forcément, l'un d'eux est l'émir du groupe. Mais l'armée ne donne pas cette précision et ne révèle pas l'identité des djihadistes. Nos sources nous ont certifié, hier, que les éléments sont d'anciens terroristes. L'armée indique que cette opération a été déclenchée à la faveur de l'exploitation d'informations qui lui sont parvenues et que ce ratissage se poursuit toujours. En la matière, les services de sécurité détiennent, d'après nos informations, une source extrêmement fiable. Par ailleurs, les cadavres des terroristes ont été déposés à la morgue de l'hôpital de Rouiba. On peut supposer que les 4 hommes armés appartiennent à Jund El khilafah, mais ce mouvement naissant n'a pas encore les capacités réelles de recruter et encore moins de mobiliser des moyens logistiques ou de disposer de réseaux de soutien dans cette région. Comme Aqmi est plus ancienne que lui, donc ces derniers font nécessairement partie des effectifs, ou de ce qui reste, de l'organisation de l'émir Droukdel qui est, rappelons-le, originaire de l'ouest de la ville de Khemis-El-Khechna. Rechercher des endroits calmes Pour rappel, dans la même région de l'ouest de la wilaya de Boumerdès, l'armée a éliminé, dimanche 5 avril, un djihadiste monté au maquis en 1994. Cette dernière opération s'est déroulée, selon le communiqué du MDN, dans la daïra de Khemis-El-Khechna, limitrophe de celle de Boudouaou. Le sud de Boudouaou et l'est de Khemis-El-Khechna sont dans la même configuration géographique. Ils font partie du piémont du massif montagneux de Bouzegza. Ils ont été longtemps le fief du GIA puis du GSPC avant la survenue d'Aqmi. Est-ce que les 4+1 éléments abattus font partie du même groupe ? C'est pour nous une certitude. Pour des raisons tactiques, l'Armée ne fait pas le lien, dans ses communiqués, y compris sur les endroits où ont été éliminés les 5 terroristes. De plus, les djihadistes ont-ils, du moins les quatre terroristes de Kherrouba, fui vers des endroits plus calmes. En effet, le territoire des daïras de Boudouaou et Khemis-El-Khechna constituait, au milieu des années 1990, celui de prédilection des katibates El Feteh et Abou Bakr Essedik. Mais, ces deux phalanges ont été entièrement décimées au milieu des années 2000. La région de Bouzegza où, paradoxalement, prospèrent bon nombre de carrières d'agrégats a vécu une longue période d'accalmie. L'armée n'a pas diminué la pression Comme on vient de le voir, les terroristes — nous prenons le risque d'utiliser le mot résiduel – qui n'ont plus l'initiative – il n'y a quasiment plus d'attentat dans la wilaya de Boumerdès – cherchent tout simplement des zones de replis pour se cacher. Plus important, on note que malgré le calme qui règne dans la wilaya du Boumerdès, l'armée n'a pas baissé de vigilance. Le dispositif qu'elle a mis en place est le même depuis plusieurs années. Ce système se déclenche automatiquement dès qu'elle (l'armée) a une opportunité qui se présente. Ce système quadrille la région et fait constamment bouger les troupes lourdes par des ratissages ou des troupes légères pour des embuscades qu'elle exploite parfois avec des résultats probants comme c'est le cas à Khemis-El-Khechna et Kherrouba.