La rencontre d'Alger, la deuxième du genre, entre tous les partis libyens a pris fin, hier mardi, à l'hôtel El-Aurassi, avec un progrès significatif : «Il existe un consensus autour de l'impérative formation d'un gouvernement d'union nationale et de la nécessité de récupérer les milices qu'il convient de réintégrer dans la vie politique et militaire.» C'est ce qu'a déclaré le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) Messahel s'exprimait ainsi au cours d'une conférence de presse conjointement animée avec le représentant des Nations-Unies pour la Libye, Bernardino Leon. Cette rencontre d'Alger, pour rappel, a réuni 22 chefs de partis et des personnalités libyennes sous l'égide des Nations-Unies et à l'initiative de l'Algérie. Il s'agit du volet le plus important des différents processus engagés par l'ONU. A Alger, il s'agit donc de la partie politique de la crise. Y ont assisté, à titre d'observateurs, les ambassadeurs des pays riverains, à savoir l'Egypte, la Tunisie, le Tchad et le Niger. «L'objectif de la réunion d'Alger est de parvenir à la formation de ce gouvernement qui représentera l'Etat et dont les prérogatives font actuellement l'objet de débat», ajoutera Messahel. L'esquisse, en fait, de ce que sera ce gouvernement, forcément de transition et qui aura pour mission, la lourde charge de redonner une autorité pour la Libye, mettre fin au règne des milices qu'il s'agira d'intégrer dans une armée régulière à construire, combattre efficacement les groupes terroristes de Daesh, Al-Qaïda et Ansar Echaria qui infestent le pays et, enfin, organiser les différentes élections pour élire des institutions pour la Libye, comme c'était le cas de la Tunisie. «Les prochaines rencontres à Alger» aborderont les questions relevant du détail, sur ce que sera ce gouvernement, ajoutera Messahel en substance. Tout cela, avant que, «progressivement, tous les processus du dialogue inter-libyen engagés séparément (parlementaires, société civile, tribus) ne convergent tous pour permettre à nos frères libyens de signer un accord consensuel à Tripoli». Le représentant de l'ONU, qui s'est dit «réaliste et conscient des difficultés», n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction quant au déroulement de la deuxième rencontre d'Alger ainsi que de ses résultats. «La qualité des échanges était importante et le résultat de la réunion est un grand succès et donne de l'espoir pour les autres groupes de travail créés dans l'objectif de parvenir à un accord politique pour la Libye.» Pour lui, «il s'agit, là, de la plus importante des réunions tenues jusque-là avec la participation de l'ensemble des partis importants». Ces négociations inter-libyennes ont lieu, faut-il le rappeler, sur la base d'un document de travail préparé par les Nations-Unies. «Il s'agit, a-t-il expliqué, de l'exposé et de l'étude d'un document élaboré par les Nations-Unies dans le but de trouver une solution politique globale à la crise en Libye, le suivi des travaux réalisés par les autres groupes de travail, dont les parlementaires, la société civile, les groupes armés et les tribus, ainsi que l'examen de la situation sur le terrain en Libye qui est préoccupante à cause de l'usage des armes et de la recrudescence de la violence». Pour le représentant de l'ONU, il urge d'aboutir à une solution politique «le plus tôt possible» pour pouvoir, en outre, combattre efficacement le terrorisme. Une solution politique qui sera appuyée par l'ensemble de la communauté internationale, comme avait tenu à le souligner Abdelkader Messahel. Les participants à cette deuxième réunion d'Alger devaient, par ailleurs, couronner ce deuxième round par une déclaration commune.