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La société de l'information et du savoir
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 05 - 2015


Par Zoubir Zemzoum
Dès son essence, l'homme a été contraint de rechercher les matières premières utiles à la production d'énergie dont il avait besoin pour assurer son développement matériel et promouvoir son émancipation sociale et sociétale. La découverte et l'exploitation du charbon, puis celles du pétrole et du gaz ont été à l'origine des révolutions scientifique, technologique et industrielle, grâce auxquelles les nations occidentales doivent leur fulgurante avancée matérielle et leur promotion civilisationnelle.
A l'apogée de son ascension économique et sociale, l'homme ressentit, aussi, la nécessité d'élargir les horizons de ses connaissances et de les transmettre aux autres. Pour maximiser le savoir acquis et rentabiliser ses applications dans tous les domaines, il s'attela à la recherche des meilleurs moyens pour y parvenir. La communication s'est imposée à lui très tôt comme l'instrument idoine pour atteindre les objectifs qu'il s'était fixés.
Afin de satisfaire sa curiosité intellectuelle grandissante et aller de l'avant dans son entreprise civilisationnelle, il s'employa à la création des instruments à mêmes de lui ouvrir les horizons de l'exploration dans les domaines de la communication. Il s'est vite rendu compte qu'il avait besoin, là aussi, d'une matière première, comme source «d'énergie» pour enclencher la révolution scientifique et technologique dont les applications pourraient satisfaire sa quête de progrès et sa volonté de se libérer de toutes les formes de contraintes pouvant retarder l'accomplissement de son destin.
L'information s'est vite imposée à lui comme la matière première idoine à valoriser pour développer les moyens de communication indispensables à la réalisation des moyens de diffusion du savoir acquis. Pour ce faire, il considéra, tout d'abord, cette matière première immatérielle comme une source «d'énergie» qui, à l'instar du charbon, du pétrole et du gaz, obéit, elle aussi, à un procès de recherche, d'extraction, d'acheminement, de traitement et d'exploitation qui nécessite la confection d'instruments spécifiques et l'utilisation de technologies adaptées pour élargir le champ de son application.
Nous devons, aujourd'hui, à la découverte, l'exploitation et le traitement de l'information l'avènement de la troisième révolution scientifique et technologique du siècle dernier, ainsi que celui de la révolution industrielle qui s'en est suivie. Grâce aux progrès technologiques enregistrés dans les domaines de la micro-électronique, de la numérisation et de la compression des données, le développement des techniques de pointes introduites dans le traitement, le stockage et la transmission de l'information sous toutes ses formes d'expression orales, visuelles et écrites, une gigantesque industrie multimédia a vu le jour. Son apport a été considérable dans le développement des secteurs des télécommunications, de l'électronique, de l'informatique et de l'audiovisuel. Les effets économiques, sociaux et culturels, sous-jacents à cette dynamique de l'information et du savoir, appellent aujourd'hui, au regard de l'évolution des nations et des sociétés engendrée par la mondialisation, une refondation des systèmes politiques, une reformulation des modèles économiques, une réadaptation des modes de production et de consommation, ainsi qu'une réorientation du marché, en rapport avec les nouvelles exigences d'une société, elle aussi, mondialisée. L'avancée et la domination du monde occidental sur les pays en voie de développement n'est pas le fait de leur seule puissance militaire, elle réside dans l'implantation des nouvelles industries et institutions, à base d'information, comme Google, la téléphonie mobile, l'ordinateur, la presse, la télévision, le cinéma, etc.
Ce sont là les véritables armes de dissuasion, plus que l'arme nucléaire, dont se servent les pays développés pour maintenir leur hégémonie sur les pays, comme le nôtre, qui n'ont pas su inscrire à temps, la valorisation des biens faits de l'information dans leur stratégie de développement.
Pour rattraper les retards accumulés dans les domaines scientifiques et technologiques se rapportant à l'information, nos gouvernants ont, semble-t-il, inscrit dans leur stratégie économique, l'accroissement des investissements nécessaires à l'émergence des infrastructures et des industries qui concourent à la réalisation des autoroutes de la communication sur lesquelles circulent, déjà, les citoyens de la nouvelle société du savoir et de l'information. Cependant, toutes les infrastructures et les industries programmées par les pouvoirs publics ne sont que des contenants, c'est-à-dire des coquilles vides, puisque le contenu, l'information, pour les alimenter, n'a pas été pris en considération. Autrement dit, il est impossible pour le pays de disposer d'une information suffisante et fiable, scientifiquement traitée et savamment dispatchée pour alimenter les différents supports utilisateurs et diffuseurs de cette information, sans la mise en pratique d'une véritable politique de prospection, d'extraction, d'acheminement et de traitement de cette matière première.
Comment et quand le citoyen algérien peut-il se référer à son «3615» la banque de données nationales ou aux différents sites spécialisées nationaux auxquels il peut se référer pour satisfaire ses besoins en informations rapides et efficientes ?
A quelles données statistiques peuvent se référer nos gouvernants pour élaborer les plans de développement sectoriels si l'information dont ils disposent n'est pas, aux plans quantitatif et qualitatif, le produit d'un tissage national de cellules d'information et de communication couvrant tous les secteurs d'activité du pays ? Si les données statistiques et les analyses évaluatrices des réalisations des programmes passés ou à venir n'émanent pas d'institutions variées et spécialisées chargées de l'investigation, de la récolte, de la canalisation, du transport, du traitement, de l'analyse et de l'étude indispensables à toutes projections dans le temps et l'espace de nos futurs plans de développement.
Les autoroutes de la communication
Les autoroutes de la communication, sur lesquelles surfent aujourd'hui le citoyen du monde, sont l'aboutissement des investissements colossaux consentis par les pays qui ont su miser sur l'exploitation de l'information, comme matière première, dans la réalisation des infrastructures de base, tels l'électronique, l'informatique, les télécommunications et l'audiovisuel, sur lesquels s'est érigée une gigantesque industrie multimédia.
Les avancées scientifiques, technologiques et industrielles obtenues dans ces domaines ont ouvert la voie à la nouvelle vision du développement économique et social suivie par les pays qui ont su parier sur la mise en valeur de cette matière première immatérielle qu'est l'information.
Grâce à la réalisation de ces autoroutes de l'information et du savoir, nous assistons, depuis surtout la mondialisation du capitalisme, à une accélération de la globalisation de l'économie et une intensification de la concurrence dont les conséquences sur le marché international et la division internationale du travail vont peser davantage sur les pays en voie de développement d'autant que ces derniers subissent plus que d'autres les contraintes véhiculées par ces autoroutes de l'information.
Le décalage constaté entre le citoyen de la nouvelle société de consommation de l'information et du savoir dans ces pays et les politiques suivies par leurs dirigeants ne peuvent qu'exacerber les luttes internes opposant la société aux pouvoirs dont l'autoritarisme s'oppose aux changements souhaités par le citoyen.
Si hier, le spectre de la troisième guerre mondiale a été annihilé par l'équilibre de la terreur nucléaire, la bataille du troisième millénaire que se livrent de nos jours les grandes puissances sur le terrain du savoir, de l'information, de l'image et du son ne manquera pas, elle-aussi, au regard des défis qu'elle recèle, de semer la peur parmi les populations des pays en voie de développement qui ne savent pas quoi faire et comment faire face aux bouleversements et aux transformations que la révolution du savoir et de l'information a introduits dans leurs modèles économiques et sociaux.
Devant cette situation dont l'évolution et les finalités ne sont pas toujours prévisibles, il devient impératif pour ces pays, aussi bien à l'échelle nationale que continentale, de débattre de ces questions pour répondre aux défis de l'heure, et les aider à préparer les conditions de leur entrée sur le marché de l'information tant que pour occuper la place qui leur revient de droit que pour assumer le rôle de contre-poids dans le rééquilibrage des relations internationales.
C'est à ces seules conditions qu'ils pourront surmonter, dans l'immédiat, les nuisances des retombées de cette bataille qui leur est imposée, car l'influence de celle-ci sur le politique participe, déjà, de la formation d'un citoyen dont les modèles de savoir et de penser, de vie et de comportement exigent une adaptation des institutions nationales aux exigences d'une société, selon la nouvelle vision que son citoyen a de la gouvernance de son Etat et de celle du monde. La société de l'information et du savoir nous projette dans une ère nouvelle déterminante pour le devenir civilisationnel de l'humanité.
Tout le bouillonnement idéel alimenté par la mondialisation de l'information et du savoir, et ses révolutions scientifiques, technologiques, industrielles et culturelles interpellent nos élites intellectuelles, nos politiques et nos gouvernants, non pas sur le que faire, mais sur le comment faire ?
Un tel questionnement exige, préalablement, l'institution d'un cadre de réflexion et de débat sur la stratégie à mettre en œuvre pour surmonter les contraintes du présent et préparer, dans les meilleures conditions possibles, notre insertion «en douceur» dans la mondialisation du libéralisme qui nous est imposée. Ce débat doit englober, aussi, les dangers pour le devenir de l'homme et de l'univers générés par les changements que la révolution du savoir et de l'information a introduits dans le mode de consommation et de vie du citoyen.
Les outils d'information et de communication mis à la disposition de l'homme grâce à la révolution scientifique, technologique et industrielle à laquelle nous assistons pose en termes nouveaux la problématique du savoir et la formulation du système éducatif qui en découle. Allant du simple téléphone au lecteur de disque optique, en passant par l'ordinateur multimédia et la télévision interactive, ces outils permettent à chacun d'entre nous de s'en servir pour les achats (télé-achat), les loisirs et la culture (jeux vidéo, accès à des bases de données, à des musées virtuels) ou pour la santé (télédiagnostic), etc. Outre l'enrichissement qu'ils favorisent dans le domaine du savoir et de l'information, ces fonctions affectent de plus en plus notre mode de consommation et infléchissent l'évolution de nos rapports sociaux, voire même l'organisation de la société dans un sens qu'il n'est pas toujours aisé d'en déterminer la finalité.
Il s'agit là, en tous les cas, d'une véritable révolution culturelle qui sera, comme toutes les révolutions, à la fois une source de rupture avec le passé et d'ouverture par toutes les innovations qui seront, forcément, introduites dans la recherche se rapportant à la l'organisation démocratique de la société et la conceptualisation d'un système politique en adéquation avec la vision que le citoyen de demain aura perçue alors de l'avenir de l'humanité et du monde.
L'autre modèle d'industrialisation
Si cette révolution culturelle est porteuse de grands espoirs pour notre population, elle ne peut s'accomplir, cependant, sans l'émergence et le soutien d'une révolution industrielle car la société de l'information et du savoir implique des transformations profondes dans la sphère économique. Là aussi, nos gouvernants devraient déterminer, dans nos plans de développement, les choix, les priorités et les grandeurs des investissements qu'il faudrait consentir dans les secteurs industriels utilisateurs de l'information, tels les télécommunications, l'informatique et l'audiovisuel.
La raison commande d'étendre, également, ces efforts d'investissement dans les secteurs économiques où la part de l'immatériel doit être incorporée dans la production physique, c'est-à-dire les activités intellectuelles participant au processus même de production «conception, gestion, communication interne et externe» les activités de service directement liées à l'usage du produit «maintenance, distribution, appui technique» ou liées à sa promotion et à sa vente.
Ce sont toutes ces activités immatérielles «communication, marketing, conseil, formation, etc.» richesses à hautes plus-values et multiplicatrices d'emplois auxquelles les autorités publiques devraient accorder une priorité au moins égale à celle réservée aux industries traditionnelles. Il est possible d'engager, dès à présent, des actions dans certains secteurs où nous disposons d'une base matérielle et humaine non négligeable. Il nous faut, tout simplement, cibler les actions de relance, autant pour combler les retards accumulés dans ces domaines que pour jeter les bases premières d'une véritable industrie de l'information.
Les exigences de la lutte médiatique menée par l'Algérie sur les fronts interne et externe a démontré ses limites tant par l'absence de stratégie, par la désorganisation de nos moyens, matériels, financiers et humains que par la faiblesse de nos armes et de nos combattants.
L'Algérie ne peut relever les défis, aux plans économique et informatif, qui s'imposent à elle, que si ses dirigeants sauront trouver rapidement les réponses idoines à toutes les questions relatives au développement de l'information et du savoir inscrit dans sa stratégie politique et ses programmes d'action planifiés.
Dans la bataille de la communication que livre le pays contre le terrorisme et l'agression médiatique d'outre-mer, tendant à discréditer l'image de marque de l'Algérie et à minimiser les efforts de son redressement, le gouvernement devrait accorder, une plus grande attention au développement de ses médias. Sa priorité, dans l'immédiat, est de réunir toutes les conditions, aux plans financier, matériel, technologique et humain, pour opérer le véritable décollage du secteur de l'audiovisuel, tant pour renforcer sa politique de communication que pour servir de rampe de lancement à notre propulsion dans la société de l'information et du savoir. Il serait judicieux, aussi, d'innover au niveau de nos institutions étatiques en procédant au regroupement, au sein d'un seul ministère, de la production de l'information et à son utilisation, tels l'informatique, l'électronique et l'audiovisuel. Cette concentration se justifie par l'interaction et l'interrelation existantes entre ces secteurs, par la cohérence et la rationalité qui doivent guider la confection des plans de développement de ces industries.
Par ailleurs, il serait avantageux d'inscrire dans les politiques de certains départements ministériels tels ceux de l'Education, la Formation, la Culture, l'Information, les Télécommunications, les missions qui militent pour la promotion des activités productives du savoir, de l'information et de la communication, d'introduire, en même temps, les réformes dans nos systèmes d'éducation et de formation qui amélioreraient la satisfaction de la demande croissante de nos besoins en recherche scientifique, en savoir-faire technologique et en qualification professionnelle et qui accroîtraient la production informative et culturelle sans laquelle il serait illusoire de croire qu'il possible de s'accrocher à la dynamique civilisationnelle qui marque ce troisième millénaire.
Les propositions et les remarques avancées plus haut ne représentent, en réalité, que les contours de l'énoncé de la stratégie de riposte que nos gouvernants doivent concocter pour relever les défis que nous impose la société du savoir et de l'information.
Il appartient à ces mêmes gouvernants de mobiliser nos élites scientifiques et technocratiques car ce sont elles et elles seules qui peuvent leur apporter les réponses aux questions qui les interpellent. Pour faciliter le travail de cette élite, il serait peut- être utile de créer un cadre institutionnel pour initier, développer et coordonner cette recherche et le doter des moyens qui permettraient à nos chercheurs d'accomplir la noble mission qui leur sera confiée.


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