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Kiosque arabe
Remèdes miracles d'ici et d'ailleurs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 05 - 2015


Par Ahmed Halli
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L'image est saisissante : on y voit un jeune chameau tétant sa maman, et au premier plan un jeune garçon qui boit le contenu d'un gobelet métallique. Le titre de l'article «La guérison par les mythes», ou les remèdes de la superstition, indique d'emblée le contenu du gobelet que tient l'enfant. C'est l'illustration qu'a choisie le quotidien égyptien Al-Wafd, pour son article consacré aux derniers avatars des remèdes miraculeux, comme l'urine de chameau. Un vaste et ancien sujet, plus inépuisable qu'une vessie, mais avec des relents de bêtise ou d'ignorance, adjacents. Comme ces deux calamités du siècle se propagent irrésistiblement dans le monde arabe, il n'est pas étonnant que la pisse de chameau, comme on dit vulgairement, trouve de plus en plus d'adeptes. Pourtant, note le quotidien du Caire, les théologiens d'Al-Azhar eux-mêmes, qui n'ont pas une réputation de modernistes enragés, ont mis en garde contre cette façon de se soigner. Ils estiment que cette pratique est condamnable, et qu'elle doit être assimilée à un délit et jugée comme telle, sans toutefois remettre en cause le hadith sur lequel s'appuient ses défenseurs. Ces derniers sont, en effet, prompts à brandir l'arme de l'anathème, en arguant que le Prophète a non seulement conseillé cette cure, mais qu'il l'a expérimentée sur sa personne.
Al-Azhar a eu beau répliquer que ce qui est valable pour les prophètes ne l'est pas nécessairement pour leurs ouailles, mais en pure perte tant qu'un prophète sommeillera en chaque musulman ! Al-Wafd, journal du parti du même nom, souligne d'ailleurs que la consommation d'urine de chameau s'est accrue, s'est développée après les «révolutions arabes», avec la montée des courants fondamentalistes. C'est ainsi qu'en Tunisie, un imam a consacré son sermon du vendredi à ce thème, et a incité les fidèles à adopter ce remède, considéré comme une «tradition certifiée». Quant aux médecins, ils y voient un danger potentiel, avec certaines substances dangereuses, comme l'urée, présente en grande proportion dans l'urine de chameau. Un scientifique égyptien a même émis l'hypothèse que sa consommation pourrait être à l'origine du coronavirus qui sévit au Moyen-Orient. Mais comme les charlatans, et autres guérisseurs faiseurs de pluie, ne sont jamais à court de ressources, ils proposent un autre remède performant, le venin d'abeille. Comme ils ne répugnent pas à mettre la barre très haut, pour les besoins de leur cause, nos «apiculteurs toxiques» se réfèrent directement à un verset coranique.
Ce verset proclame, en effet, que l'abeille ne donne pas seulement du miel, mais d'autres liquides de différentes couleurs. Et nous voilà partis pour nous exposer aux piqûres d'abeilles, dans l'espoir d'une guérison miraculeuse, que la médecine moderne n'a pas (encore) obtenue ! Pour l'heure, le promoteur du venin d'abeille, Nadjib Bassiouni cité par le quotidien, ne donne pas de détails sur les maladies concernées par le remède. Il se contente de réciter le verset décisif, en affirmant que des études étaient actuellement menées sur les indications thérapeutiques du produit, et qu'un rapport serait transmis dans ce sens au ministère de la Santé. Toutefois, le quotidien a retrouvé un «patient», Magdy Ibrahim du Caire, qui a utilisé cette thérapie pour traiter une hernie discale. Il a raconté que sur les conseils d'un ami, il s'est rendu chez un guérisseur du Delta, qui lui a infligé la première fois trois piqûres d'abeilles, augmentant progressivement les doses lors des séances suivantes. Au bout de la quatrième séance, et avec l'augmentation de ses douleurs, Magdy Ibrahim a décidé d'arrêter la cure. Il avait d'autant plus perdu confiance en le guérisseur qui lui vendait à l'issue de chaque séance d'inoculation un flacon contenant du vinaigre de pomme (!!!), au prix de 20 livres égyptiennes l'unité.
Al-Wafd cite encore le cas d'un vétérinaire du Fayoum qui traite aussi la hernie discale, mais en utilisant un bout de bois, préalablement lissé, avec lequel il exerce des pressions sur les régions lombaires atteintes. Là aussi, il n'y a pas de guérison miraculeuse, mais à la décharge du vétérinaire qui utilise cette technique, il n'y a pas de justificatifs religieux, à l'appui de l'enseigne. Il y a aussi une médication que l'on voit apparaître depuis quelque temps sur les réseaux sociaux et qui est destinée apparemment à susciter des vocations terroristes, par l'apologie des extases de l'Au-delà. Dans une vidéo, actuellement très partagée, on voit un imam wahhabite décrire avec force détails comment le pensionnaire du paradis est ardemment sollicité. Ainsi, de la première des houris aux grands yeux à la 72e, le bienheureux, qui peut désormais se passer de la petite pilule bleue, suit un itinéraire amoureux torride, mais en toute légitimité, et en tout bien. Aux dernières nouvelles, il semblerait que cette vidéo, exclusivement destinée aux libidos sunnites, et uniquement aux mâles pour dissiper toute équivoque, ait aussi exercé un effet néfaste sur certains chiites. La semaine dernière, un policier iranien, sans doute impatient d'avoir un avant-goût des délices promis sur les bords du Kawthar, s'est pris à rêver de houris, alors qu'il interrogeait une femme kurde. Pour échapper au viol, la jeune fille n'a eu d'autre ressource que de se jeter du quatrième étage de l'immeuble où elle se trouvait, préférant mourir que d'assouvir les désirs de son geôlier. Du coup, une vague d'indignation a soulevé la communauté kurde, répartie sur les quatre pays de la région, et le régime policier des ayatollahs est à nouveau montré du doigt. Les chiites méritent d'autant plus la condamnation et l'opprobre, qu'ils n'ont pas besoin, eux, d'attendre le trépas pour accéder aux houris. Ils ont déjà le mariage de jouissance, interdit aux mâles sunnites, en plus de tout ce qui est interdit à leurs femmes, sur terre comme au ciel.


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