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AD gladium
Les FIS de la mère-patrie !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 05 - 2015


Par Sarah Haidar
A Saïd Hamdine, il y a de belles villas, de beaux appartements, des quartiers ensoleillés et des espaces verts. C'est une zone intermédiaire de la petite bourgeoisie algérienne, située entre Club-des-Pins et Hydra ; un espace où une partie de la classe moyenne concrétise une toute petite partie de ses rêves (une belle maison dans un quartier résidentiel avec jardin si possible) en attendant d'atteindre le sommet de la pyramide capitaliste. Mais à Saïd Hamdine, comme dans la majorité des quartiers où s'entasse le gotha, il y a également des espaces ordinaires auxquels le peuple «normal», c'est-à-dire smicard, peut quand même accéder. C'est le cas de la faculté de droit où les étudiants du pays viennent passer le concours pour obtenir le Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA). Il y a quelques jours, une jeune femme venue d'Oran s'est vu refuser l'accès par un agent de sécurité qui a jugé sa robe trop courte. L'incident rapporté sur les réseaux sociaux a très vite fait le tour des médias et on a appris plus tard que le recteur ainsi que plusieurs étudiantes de la faculté se sont solidarisés avec le planton car «la tenue était effectivement indécente».
Contactée par nos confrères de TSA, la victime témoigne tout en illustrant son propos par la photo de la robe incriminée qui arrive pile-poil au niveau des genoux, elle explique par ailleurs qu'elle était obligée d'acheter un pantalon pour ne pas rater le concours et qu'elle compte déposer plainte.
On nous expliquera aussi que le règlement intérieur de la Fac d'Alger impose aux étudiants, filles et garçons, des tenues correctes et qu'il n'y a là aucune discrimination ou signe d'islamisation des institutions de la République. Soit ! Mais comment définit-on une «tenue correcte» ? Est-elle la même pour les deux sexes ou bien les genoux d'une fille sont-ils plus «indécents» que ceux d'un garçon ? En tout cas, M. Hadjar, recteur de l'université d'Alger, estime que l'affaire est banale, que d'après le témoignage d'autres étudiantes, la jeune femme portait «une mini-jupe qui lui arrivait au-dessus des genoux», ce qui est une infraction claire au règlement intérieur.
Son frère, Abdelkader Hadjar, avait déclaré il y a de cela une trentaine d'années qu'il ferait de chaque Algérien refusant de s'arabiser un étranger dans son propre pays. Le recteur veut-il aujourd'hui faire de chaque Algérienne qui refuserait de masquer «la honte» de son corps une étrangère dans ce qui reste de son pays ? Mais il ne faut pas se tromper : ce cadre de l'Etat n'est qu'un petit rouage dans le gigantesque mécanisme fabriqué, main dans la main, par le pouvoir politique et la société algérienne : le premier, comme tout totalitarisme plus ou moins intelligent, a su mettre à profit cette relation névrosée qu'entretiennent ses «sujets» avec la religion tandis que ces derniers estiment que leur foi peut s'effondrer au moindre bout de chair féminine dévoilé. Inutile de s'étendre sur la lecture freudienne d'une telle obsession ni sur l'aspect purement «libidineux» de la morale publique, mais il est clair qu'au-delà de la folie misogyne et du crétinisme religieux, le phénomène psychopathologique le plus intéressant est celui d'un peuple qui s'est fait égorger, violer et mutiler durant une quinzaine d'années à cause d'une religion et qui, aujourd'hui, aurait dû devenir tout à fait athée ou du moins intolérant à toute incursion du religieux dans l'espace public. C'est exactement l'inverse qui s'est produit : un idéologue du massacre peut facilement se mesurer à n'importe quel Algérien en matière de zèle et de violence ; un Ali Benhadj n'a plus rien à envier au premier quidam venu ; un Madani Mezrag est une personnalité nationale ; un hidjab ou un hayek (tout ce qui peut couvrir cette chose tant affreuse que désirée qu'est la femme) sont les tenues authentiques de l'Algérienne digne ; un bikini provoque des tremblements de terre et un violeur devient la victime de sa victime du fait d'avoir été provoqué par son corps... Seulement, on croyait que l'université se tenait plus ou moins à l'écart de cette démence politico-sociale. Il n'en est rien : M. Hadjar vient de nous démontrer qu'une robe courte peut empêcher une étudiante de passer un concours crucial mais il a aussi effrontément menti : aucun article dans le règlement intérieur de l'université algérienne n'impose une longueur «optimum» pour les tenues vestimentaires !
S. H. 


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