L'instance de concertation et de suivi de l'opposition devra exprimer publiquement, la semaine prochaine, sa position à l'égard de l'initiative du FFS portant Conférence nationale sur la reconstruction du consensus national. M. Kebci - Alger (Le Soir) C'est un des membres de cette instance, issue de la conférence de Zéralda portant transition démocratique, Abdelaziz Rahabi, qui en a fait part, hier lundi, lors du forum du quotidien Liberté dont il était l'invité. Ceci, quoique l'ancien ministre de la Communication ne se soit privé, comme d'autres membres de l'Icso l'ont déjà fait, de dire tout ce qu'il pense de la démarche du FFS. «Une idée qui n'est pas nouvelle puisque, en 1990, le concept a été expérimenté avec succès au Bénin», dira-t-il, sans manquer de révéler que «toutes les autres ont échoué ou ont permis la pérennité des pouvoirs en place». Plus incisif, Rahabi, qui la qualifiera de pas du tout «claire», estimera que le vieux front de l'opposition aurait dû adresser sa feuille blanche au pouvoir et pas à l'opposition. «Elle est destinée à fragiliser le consensus au sein de l'opposition, une bouée de sauvetage pour le pouvoir politique qui craint un printemps arabe en Algérie», ajoutera encore l'ancien diplomate, pour qui le FFS «se devait de s'en tenir à la plateforme de Zéralda qu'il a paraphé». Une plateforme qu'il qualifiera «d'acquis exceptionnel», puisque, selon lui, «c'est pour la première fois que l'opposition se réunit et se regroupe autour d'objectifs bien définis, sous le générique de sortir le pays de la crise qu'il endure. Car jusqu'ici, personne n'a pu fédérer l'opposition. Ce qui a été reproché à l'opposition de n'avoir pas proposé d'alternative au pouvoir en place». Rahabi défendra l'Icso de réduire la crise à la personne du président de la République, comme le lui reprochent nombre de partis du ou proches du pouvoir. «Nous parlons d'une crise institutionnelle qui touche la première institution du pays, la présidence de la République», dira-t-il. Une vacance du pouvoir qu'il déclinera sous diverses facettes, insistant sur la plus pernicieuse d'entre elles. Celle du transfert des pouvoirs vers des «centres de décisions indéfinis». «Je pense que Bouteflika est victime de son accaparement des pouvoirs», expliquera-t-il, non sans relever l'impact direct de l'absence du premier magistrat du pays sur le reste des institutions. Avec, notamment, un Conseil des ministres qui se réunit rarement et un chômage parlementaire endémique, qui fait que seules 27 lois ont été votées en 2013, au moment où en France, durant la même période, pas moins de 1 200 lois ont été amendées ou adoptées. Et d'estimer que «nous n'avons pas suffisamment prix compte de la réalité de la vacance du pouvoir, nous n'en mesurons pas encore le prix à payer».