Le secrétaire général du RND devra rendre le tablier incessamment, peut-être avant même la tenue de la session ordinaire du conseil national du parti, prévue le 10 juin. M. Kebci - Alger (Le Soir) Abdelkader Bensalah est, selon un membre de la direction du parti, arrivé à la conviction qu'il n'est plus «désirable» au sein même de ceux qu'il a lui-même promus. Il a réussi l'exact contraire de ce qu'il escomptait : soit un consensus presque parfait contre lui. Notre interlocuteur, qui a requis l'anonymat, appuie son propos par l'ampleur des deux pétitions remises au désormais «indésirable» secrétaire général. Celle des parlementaires des deux Chambres, paraphée presque par la totalité des députés et des sénateurs du parti et celle des membres du conseil national signée par 310 membres sur les 362 qu'il compte. Un double désaveu «organique» et «politique» auquel il faudra ajouter un troisième. Selon notre source, seuls 7 secrétaires nationaux sur les 19 que compte le secrétariat national ont assisté à la dernière réunion de cette instance exécutive lors de laquelle, d'ailleurs, Bensalah a eu à constater on ne peu plus clairement l'ampleur de ce «lâchage». Ce qui aurait, ajoute notre interlocuteur, convaincu définitivement le président du Sénat de la «nécessité» ou du «devoir» de partir sans crier gare. Exactement dans les mêmes conditions que son prédécesseur qui devra lui succéder après avoir été, lui aussi, contraint de jeter l'éponge en janvier 2013, quatre mois seulement après avoir été éjecté de la chefferie de l'exécutif. Et si Bensalah temporise encore, «ce n'est pas par souci d'un quelconque retournement de situation qu'il attendrait», explique notre source pour laquelle le départ de l'actuel SG «ne fait pas l'ombre d'un doute». Il ne reste, poursuit-elle, que la forme pour officialiser ce départ que le conseil national du 10 juin prochain entérinera. Ceci dit, pour les détracteurs de l'actuel secrétaire général auquel on reproche «mollesse» et «immobilisme» incompréhensibles à leurs yeux pour un parti comme le RND, l'on est d'ores et déjà dans «l'après-Bensalah». En effet, pour un autre cadre du RND, fervent partisan du retour de Ahmed Ouyahia à la tête du parti, aussitôt la démission de Bensalah formalisée et entérinée, une commission de préparation d'un congrès extraordinaire sera alors installée par la prochaine session du conseil national. Un congrès qui devra se tenir vers la fin de l'année en cours et qui consacrera le retour triomphal de Ouyahia dans un scénario qui ne semble pas relever du «spontané». Surtout que le timing de ce come-back est à cataloguer dans un des scénarios du haut lieu dans la perspective d'échéances politiques majeures, projet de révision constitutionnelle, éventuelles élections anticipées qu'a d'ailleurs sous-entendues le patron du TAJ, lundi dernier,... Mais que l'on se détrompe, au sein du RND, il existe aussi ces cadres qui ont «un pied ici et l'autre là». Comme cette députée de l'est du pays qui, tout en avouant, dans un premier temps, avoir paraphé la fameuse pétition portant destitution de Bensalah, s'est vite ravisée. «La maison RND est belle et tout baigne dans l'huile. On attend ce qui interviendra prochainement». Il en est de même de ces deux autres parlementaires qui ont eu presque la même attitude sauf que ces derniers ont préféré ne pas «se positionner», même si l'un et l'autre sont réputés être de fervents adeptes du retour de Ahmed Ouyahia.