Il n'y avait pas que l'ombre d'Ouyahia lors du congrès du RND, le 4e de rang, qui s'est achevé mercredi dernier tant l'ancien patron du parti, même absent, et nombre de ses partisans ont pu allègrement être élus au conseil national du parti. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) Un verdict qui a fait dire à plus d'un parmi ceux qui ont suivi de près ce rendez-vous organique tant attendu, que les militants et les cadres du RND étaient comme ces amoureux, ballottés qu'ils étaient entre le cœur et la raison. Un cœur loin d'avoir été insensible au fils prodige, l'ancien secrétaire général du parti, en le saluant comme il se doit, et une «raison», celle d'une discipline imposée d'en haut et intimement liée à la présidentielle d'avril prochain avec l'option du quatrième mandat présidentiel pour le président de la République. Une option à propos de laquelle le Rassemblement à la tête duquel son responsable intérimaire après la démission d'Ouyahia a été «titularisé» à l'occasion, était fortement attendu. Une attente qui s'est révélée quelque peu «inutile» tant Abdelkader Bensalah ne s'est pas départi de sa «ligne de conduite» à propos de cette question de 4e mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika. Ceci en évitant soigneusement d'imiter ses compères du FLN, MPA et autre TAJ, se limitant à rappeler que le RND était et sera toujours aux côtés du premier magistrat du pays, comme ce fut le cas en 1999, 2004 et 2009. Mais cette «discipline», l'ex-porte-parole du parti l'a quelque peu «malmenée» en signifiant clairement le soutien du RND à un quatrième mandat pour Bouteflika. Ceci même si Nouara Djaffar a «rectifié» quelque peu son propos, n'excluant pas le renoncement du président de la République à se présenter à une quatrième mandature de suite. Un cas de figure qui semble ne pas être source d'un quelconque embarras au RND tant, précise-t-elle, le parti regorge de «cadres», osant même répliquer à la presse : «N'ayez pas crainte pour le RND.» Et ce soutien franc dont parle Nouara Djaffar n'a pas trace de lui dans la déclaration finale ayant sanctionné les travaux de ce congrès. Un document où les congressistes du RND se sont limités à inviter à faire de l'élection présidentielle de 2014, une compétition «saine d'idées et de programmes, dans le respect des principes démocratiques», s'engageant à ne ménager aucun effort pour assurer son succès». Pour rappel, ce congrès a vu l'amendement du règlement intérieur du parti avec un conseil national porté à 353 dans l'attente que Bensalah désigne son quota de 10%. Une instance qui se réunira d'ici vingt jours pour élire le secrétariat national et la désignation par Bensalah d'un ou plusieurs adjoints à lui et qui a vu les «partisans» de l'ancien secrétaire général «démissionnaire» s'assurer une assez confortable majorité de près de 70%.