Le congrès du FFS, le 5e , qui se tiendra le week-end prochain, sera historique à plus d'un titre, tant il entérinera le départ volontaire d'Aït-Ahmed de la tête du parti après l'avoir présidé depuis sa naissance, il y a 50 ans. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - On est actuellement aux ultimes préparatifs de ce rendez-vous organique, singulier à bien des égards, auquel le «leader historique» prendra part. Les travaux de ce congrès s'étaleront sur trois jours, jeudi, vendredi et samedi prochains, au niveau de l'hôtel Mazafran. Ils seront 1 000 congressistes à y prendre part, choisis par la base lors d'assemblées générales électives. Il s'agira essentiellement de pouvoir d'abord «avaler» la couleuvre que constitue le départ d'Aït-Ahmed de la tête du parti. Car nombre d'entre eux n'arrivent pas encore à croire à la décision d'Aït-Ahmed de se retirer. «Les cycles de la vie s'imposent à tous. Je dois ainsi vous dire que le moment est venu pour moi de passer le témoin et que je ne me présenterai pas à la présidence du parti pour le prochain exercice », a, pour rappel, déclaré le chef charismatique dans son message aux membres du conseil national du parti, réuni en session extraordinaire le 22 décembre dernier. Ensuite, la mission est plus délicate, il faut trouver un successeur à Aït Ahmed à même de pérenniser la ligne qu'il a imprimée au parti. A ce sujet, on parle d'une présidence collégiale composée de cinq membres. On estime parmi les porteurs de cette option, principalement des membres de l'actuelle équipe dirigeante, qu'il faudra encore attendre qu'une personnalité de la stature d'Aït-Ahmed sorte du lot car pour eux, ce dernier est et restera irremplaçable. Et si jamais cette option venait à être entérinée, ce qui est plus que plausible vu la mainmise, dit-on, de ses promoteurs sur l'appareil du parti, sa composante ne ferait plus mystère, du moins dans sa globalité. Car le futur présidium comprendra certainement les plus proches collaborateurs d'Aït- Ahmed, à savoir Mohand Amokrane Chérifi, expert international et ex-ministre du Commerce, le Dr Rachid Halet, député et membre du comité d'éthique du parti, Ali Laskri, l'actuel premier secrétaire national du FFS, Karim Baloul, député, secrétaire national chargé des relations internationales et chef de cabinet du président, et, enfin, Ahmed Djedaï, ex-premier secrétaire national du parti. Du beau monde qui présente l'avantage, non des moindres, de jouir de la confiance du président démissionnaire. D'où, d'ailleurs, la précaution des porteurs de cette option de présidium de baliser le terrain en prévoyant dans les statuts que les candidatures à cette structure dirigeante se feront par blocs ou listes de cinq à entériner ou à rejeter. Cela dit, cette option ne serait pas la seule à être émise lors des débats menés à la base dans le sillage des préparatifs de ce congrès puisque l'on avance une autre. Celle de l'alignement du FFS sur l'organigramme des autres partis de la scène politique nationale, voire de par le monde, à savoir la suppression des postes de président et de premier secrétaire du parti et leur remplacement par le seul poste de secrétaire général. Et la dernière option, selon Ahmed Bettatache, chef du groupe parlementaire du parti et président de la sous-commission chargée des statuts, consiste en le maintien de l'actuel organigramme du parti, à savoir un président et un premier secrétaire cycliquement nommé par ce dernier parmi les membres du conseil national. Démentant l'information faisant état de l'arrivée hier à Alger d'Aït-Ahmed pour prendre part au congrès, notre interlocuteur, tout en soutenant ne rien savoir de précis à ce sujet, se contentera de dire que le chef démissionnaire sera en Algérie avant jeudi, date d'ouverture de ce 5e congrès, totalement différent des précédents.