Dans un paysage culturel des plus moroses et en dépit de moyens rudimentaires, l'association Numidi-Arts, conduite par un professeur de langue française aussi «zinzin» que ses disciples, tente, vaille que vaille, d'occuper la moindre parcelle pour promouvoir la chose culturelle sous quelques formes que ce soit. L'infatigable Lounis Yaou sait rebondir sur un seul pied avec les jeunes qu'il encadre et qu'il écoute indifféremment du mépris de bureaucrates collés à leurs sièges au sein de l'administration constantinoise, enclins le plus souvent à prêter oreille et assistance à la médiocrité au prix des allégeances. Avec sa bande de «zinzins», il est à l'origine d'initiatives assez originales pour susciter la curiosité et l'intérêt d'une catégorie de jeunes ciblés pour leur soif de cadre d'épanouissement et d'expression libre. «Les zinzins de la lecture», des rencontres mensuelles de débats et d'échanges entre passionnés de livres et de littérature, «les zinzins de la musique» rencontres périodiques entre passionnés de musiques en tous genres, «les zinzins du cinéma», rencontres périodiques de débats et d'échanges entre cinéphiles autour d'un film, un documentaire, trois pièces de théâtre réalisées par la troupe El Gantra de l'association Ghaza fi kouloubina (Ghaza dans nos cœurs), montage poético-théâtral qui traite de la cause palestinienne, la Pastèque, comédie théâtrale décalée en français sur la vie au théâtre, Joutha aâla Er'rassif, comédie sociale, sont autant d'initiatives à mettre à l'actif de l'association qui propose des soirées d'animation, des formations en tout genre et plein d'autres projets passionnants qui verront le jour bientôt.