La mainmise des proches de Poutine sur le p�trolier Ioukos alarme des Etats europ�ens. La mainmise, via une soci�t��cran, de la compagnie d'Etat Rosneft, sur Youganskneftegas, principale filiale de production du p�trolier Ioukos, confirme les pronostics les plus sombres sur la pr�carit� de la propri�t� priv�e au sein du grand business russe. Jug�e ill�gale par un tribunal de Huston, cette vente aux ench�res � un prix d�valu� aboutit de facto � une renationalisation. Moins au profit de l'Etat que du clan � �paulettes qui en contr�le d�sormais les rouages. L'un de ses principaux repr�sentants, Igor Setchine, n� 2 de l'administration pr�sidentielle, a �t� parachut� en juillet 2004 � la t�te de Rosneft. A Moscou, ce fid�le de Vladimir Poutine, issu comme lui de l'ex-KGB, passe pour l'un des plus virulents instigateurs de l'affaire Ioukos. Il serait au mieux avec le procureur g�n�ral Oustinov, dont le fils cadet a �pous� fin 2003 sa fille Inga. La fusion annonc�e de Gazprom, g�ant du gaz, et de Rosneft devrait, de source officielle, intervenir fin janvier, cr�ant ainsi un holding public des hydrocarbures au service des ambitions n�o-imp�riales du Kremlin. Pour l'heure, le d�pe�age de Ioukos alarme plusieurs Etats europ�ens, qui craignent de voir leurs actifs strat�giques � la merci du pouvoir russe. En Lituanie, via l'une de ses filiales, Ioukos est actionnaire majoritaire de Mazeiku Nafta, qui contr�le, outre le terminal de Butinge, l'unique raffinerie des Etats baltes. En Slovaquie, l'ex-empire de Mikha�l Khodorkovski d�tient 49% de Transpetrol, le r�seau national de pipelines. Bratislava est d�termin� � racheter cette participation. Encore faut-il que Moscou y consente. En Pologne, en Hongrie, des contrats � long terme de fourniture de brut risquent de ne plus �tre honor�s.