Revirement de situation au département de l'éducation : les ponctions sur les salaires des enseignants qui avaient commencé sont suspendues. La décision a été prise par le ministère de l'Education dans l'espoir de garantir une année scolaire stable. Nouria Benghebrit attend en retour des syndicats qu'ils renoncent aux mouvements de grève. L'Etat fait preuve de «magnanimité» en direction des enseignants grévistes. La ministre de l'Education annonçait, hier, que les ponctions sur salaires qui avaient été décidées après les nombreux mouvements de grève sont suspendues. Son département, dit-elle, a pris cette décision à l'approche du mois du Ramadhan, preuve de la «rahma» de l'Etat algérien. Au forum d'El Moudjahid, Nouria Benghebrit a fait savoir qu'elle estimait important de le faire à la veille de la rentrée scolaire avec «l'espoir qu'il y ait une reconnaissance des efforts» de la part des syndicats. Son département, dit-elle, donne ainsi un «gage de confiance» mais attend en retour de la part des syndicats des engagements en faveur de la stabilité du secteur. Son département, dit-elle, a fourni la preuve de sa disponibilité à résoudre les dysfonctionnements du statut des fonctionnaires de l'éducation et réfléchit à la meilleure manière de concilier deux droits constitutionnels, à savoir celui de la grève et celui du droit à l'éducation. Cela suppose, selon Benghebrit, un travail au niveau de la réglementation dans le cadre de la charte de l'éthique. La ministre de l'Education reconnaît que l'année scolaire qui vient de s'achever ne s'est pas déroulée dans les meilleures conditions. Son département aura néanmoins tout fait pour qu'elle soit «honorable». Le retard dû aux mouvements de grève a pu, dit-elle, être rattrapé grâce au concept de «régulation» mais, reconnaît-elle, le rythme n'a pas été le même dans certaines classes qui n'ont pas suivi la cadence de la grande majorité. Le fait que la grève ne soit pas intervenue au premier trimestre, le plus long, a, dit-elle, permis de limiter les dégâts. Benghebrit se dit préoccupée par l'instabilité. Revenant sur le récent concours de recrutement des enseignants, la ministre de l'Education dit souhaiter que les critères édictés par la Fonction publique fassent l'objet de révision. La ministre de l'Education préconise le remplacement de l'entretien par des épreuves écrites. Elle considère également que ni l'ancienneté du diplôme ni un bon cursus universitaire n'offrent la garantie de recruter un bon enseignant. C'est l'expérience professionnelle qui mériterait, selon elle, d'être valorisée. A titre d'exemple, dit-elle, un licencié en langues étrangères n'est pas forcément préparé à être face à des élèves. Elle regrette, néanmoins, que quelles que soient les garanties données par son département au sujet de la transparence et de l'égalité des chances, il y a toujours des soupçons sur le concours. Interpellé au sujet des rythmes scolaires, la ministre de l'Education a fait savoir qu'une réflexion est en cours pour adapter la rentrée scolaire aux rythmes des régions.